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COP21 : et après ?
Article mis en ligne le 3 février 2016
dernière modification le 29 janvier 2016

La COP21 aura vu naître l’accord de Paris, au mois de décembre 2015. Pour autant, nombreuses sont les étapes qui restent à franchir avant qu’il soit réellement ratifié puis mis en œuvre. Quelques éclaircissements.

Le monde n’est pas sauvé…

L’accord de Paris n’est ni un désastre, ni à proprement parler un succès pour le climat. Rappelons qu’il ne mentionne ni les énergies fossiles, ni des secteurs industriels entiers, comme les transports aérien et maritime (au moins 10% des émissions mondiales) et qu’il n’écarte pas les fausses solutions, comme le nucléaire, les mécanismes de stockage de carbone et la géoingénierie. Il est très faiblement contraignant et ne propose pas d’aller plus loin que les contributions nationales actuelles de chaque pays (INDC) en matière de réduction des émissions, ce qui nous laisse sur une trajectoire de 3°C supplémentaires d’ici la fin du siècle – alors qu’il mentionne ailleurs comme objectif de s’en tenir à une hausse de 1,5°C.

En outre, si la COP21 a été l’occasion de faire émerger puis rayonner plus largement l’objectif que nous portons, avec d’autres ONG, de parvenir à 100% d’énergies renouvelables en 2050, il n’a pour autant pas été mentionné dans le texte de l’accord.

Des contradictions qui prennent donc les allures d’une procrastination assez peu responsable : nous n’avons pas encore atteint les +1°C que déjà se multiplient les épisodes climatiques dramatiques tout autour de la planète. Les inondations records de Londres cet hiver sont là pour nous rappeler que les pays pauvres et les îles ne sont plus les seuls territoires exposés. L’accord de Paris n’empêchera donc pas de lui-même la montée du niveau des mers, la salinisation des terres arables et les sécheresses, ni l’insécurité alimentaire, les déplacements de population et les tensions sociales qui en résultent…
… mais l’histoire va dans le bon sens

Pour autant, dans un contexte de repli national lié à l’expansion du terrorisme, cet accord, accepté par 195 parties et l’Union européenne, est un signal géopolitique important. Il contient notamment tout un langage qui traduit la volonté des Etats de lutter de concert contre le dérèglement climatique – un fait relativement nouveau et pour le moins encourageant. En cela, l’accord de Paris est un instrument dont doivent s’emparer tous ceux qui défendent l’environnement pour mettre la pression sur les gouvernements et les acteurs économiques et empêcher les projets climaticides.

D’autant que la conférence onusienne a été l’occasion de vérifier la mobilisation d’une vaste frange de la société civile, à Paris malgré les restrictions liées à l’Etat d’urgence, mais aussi tout autour de la planète.

L’accord de Paris ouvre ainsi un agenda officiel pour le climat et contribue à légitimer très largement les mobilisations pour l’environnement. Il donne de nouvelles bornes aux discours et à l’action politiques. (...)

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COP21 : et après ?

01/28/2016
16:56
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La COP21 aura vu naître l’accord de Paris, au mois de décembre 2015. Pour autant, nombreuses sont les étapes qui restent à franchir avant qu’il soit réellement ratifié puis mis en œuvre. Quelques éclaircissements.
COP21, Le Bourget, salle plénière, 2015 © Christophe Calais / Signatures / Greenpeace
COP21, Le Bourget, salle plénière, 2015
© Christophe Calais / Signatures / Greenpeace
Le monde n’est pas sauvé…

L’accord de Paris n’est ni un désastre, ni à proprement parler un succès pour le climat. Rappelons qu’il ne mentionne ni les énergies fossiles, ni des secteurs industriels entiers, comme les transports aérien et maritime (au moins 10% des émissions mondiales) et qu’il n’écarte pas les fausses solutions, comme le nucléaire, les mécanismes de stockage de carbone et la géoingénierie. Il est très faiblement contraignant et ne propose pas d’aller plus loin que les contributions nationales actuelles de chaque pays (INDC) en matière de réduction des émissions, ce qui nous laisse sur une trajectoire de 3°C supplémentaires d’ici la fin du siècle – alors qu’il mentionne ailleurs comme objectif de s’en tenir à une hausse de 1,5°C.

En outre, si la COP21 a été l’occasion de faire émerger puis rayonner plus largement l’objectif que nous portons, avec d’autres ONG, de parvenir à 100% d’énergies renouvelables en 2050, il n’a pour autant pas été mentionné dans le texte de l’accord.

Des contradictions qui prennent donc les allures d’une procrastination assez peu responsable : nous n’avons pas encore atteint les +1°C que déjà se multiplient les épisodes climatiques dramatiques tout autour de la planète. Les inondations records de Londres cet hiver sont là pour nous rappeler que les pays pauvres et les îles ne sont plus les seuls territoires exposés. L’accord de Paris n’empêchera donc pas de lui-même la montée du niveau des mers, la salinisation des terres arables et les sécheresses, ni l’insécurité alimentaire, les déplacements de population et les tensions sociales qui en résultent…

… mais l’histoire va dans le bon sens

Pour autant, dans un contexte de repli national lié à l’expansion du terrorisme, cet accord, accepté par 195 parties et l’Union européenne, est un signal géopolitique important. Il contient notamment tout un langage qui traduit la volonté des Etats de lutter de concert contre le dérèglement climatique – un fait relativement nouveau et pour le moins encourageant. En cela, l’accord de Paris est un instrument dont doivent s’emparer tous ceux qui défendent l’environnement pour mettre la pression sur les gouvernements et les acteurs économiques et empêcher les projets climaticides.

D’autant que la conférence onusienne a été l’occasion de vérifier la mobilisation d’une vaste frange de la société civile, à Paris malgré les restrictions liées à l’Etat d’urgence, mais aussi tout autour de la planète.

L’accord de Paris ouvre ainsi un agenda officiel pour le climat et contribue à légitimer très largement les mobilisations pour l’environnement. Il donne de nouvelles bornes aux discours et à l’action politiques.

Quelles suites ? (...)

Plus que jamais, il faut donc que la société civile reste en mouvement afin de maintenir la dynamique pour le climat, dans le sillage de l’accord de Paris. Pour que la France prenne ses responsabilités et ne se borne pas à l’autosatisfaction diplomatique, il faut maintenant des actes. D’autant que pour l’instant, le gouvernement ne semble pas trop s’encombrer de cohérence écologique. (...)

La question du climat n’est donc pas pliée parce que des délégations internationales se sont mises d’accord sur un texte général. Il faut continuer d’agir concrètement au niveau local, régional, national et international. Mixer les échelles et multiplier (et faire converger) les luttes. Faire en sorte de donner le rythme pour que les décideurs soient contraints de suivre les aspirations écologiques portées par la société civile et respectent enfin les belles paroles prononcées pendant la COP21.