
Des affrontements entre migrants ont eu lieu lundi soir dans le camp surpeuplé de Las Raices, sur l’île de Tenerife, aux Canaries. La police anti-émeute a tiré des balles en caoutchouc mardi matin pour mettre fin aux heurts. Huit personnes ont été arrêtées et plusieurs ont été blessées. Les associations dénoncent des conditions de vie "inhumaines" dans ce centre, parmi les plus grands des Canaries.
Une bagarre a éclaté dans la soirée du lundi 5 avril au camp de migrants de Las Raices, sur l’île de Tenerife, aux Canaries. Selon un Sénégalais, interrogé par l’agence de presse AP, les affrontements ont opposé des Sénégalais et des Marocains au sujet de la nourriture.
Des images diffusées sur Twitter par le collectif de soutien aux migrants de Tenerife montrent les escaliers menant à l’infirmerie du camp recouverts de sang.
Le camp de Las Raices, géré par l’ONG Accem, figure parmi les plus grands centres des Canaries dédiés aux migrants arrivés depuis les côtes africaines au prix d’une périlleuse traversée. Plus de 2 000 personnes y vivent dans des conditions désastreuses. (...)
Des images diffusées sur Twitter par le collectif de soutien aux migrants de Tenerife montrent les escaliers menant à l’infirmerie du camp recouverts de sang.
Le camp de Las Raices, géré par l’ONG Accem, figure parmi les plus grands centres des Canaries dédiés aux migrants arrivés depuis les côtes africaines au prix d’une périlleuse traversée. Plus de 2 000 personnes y vivent dans des conditions désastreuses. (...)
Les droits de l’Homme "bafoués"
Selon les associations, ces affrontements, qui surviennent régulièrement, sont la conséquence du traitement "inhumain" infligé aux migrants débarqués aux Canaries. "Les droits de l’Homme [y] sont bafoués", signale sur Twitter le collectif de soutien aux migrants de Tenerife. "Manque d’assistance médicale, camp insalubre, longues files d’attente pour se restaurer, nourriture de mauvaise qualité" sont autant de facteurs qui créent des "ravages" chez les migrants et provoquent des tensions, expliquent les militants.
Dans les colonnes du journal espagnol El Pais, Essam, un Marocain de 28 ans expliquait en mars que la vie dans le centre était devenue impossible. (...)
Bloqués dans ce centre, les migrants se sentent piégés aux Canaries, territoire espagnol perdu au milieu de l’Atlantique. Ils ne sont pas autorisés à se rendre sur le continent pour poursuivre leur voyage. Les transferts vers l’Espagne se font en effet au compte-goutte, Madrid espérant ainsi gagner du temps pour faciliter leur expulsion, difficile actuellement en raison de la crise sanitaire et de la fermeture des frontières. (...)
"Ce qui aurait dû être un transit vers l’Europe vire à une situation insoutenable qui, jour après jour, provoque une plus grande frustration chez les milliers de personnes enfermées", insiste encore le collectif de soutien aux migrants de Tenerife. (...)