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Carlton de Lille : à seulement 15 km de la tolérance
par Zeugma mercredi 19 octobre 2011
Article mis en ligne le 20 octobre 2011
dernière modification le 19 octobre 2011

Tout le monde en a entendu parler tant le battage médiatique autour de cette affaire est important : le 4 octobre dernier étaient successivement placés en garde à vue puis mis en examen le propriétaire de l’hôtel Carlton de Lille, son directeur, de même que plusieurs notables de la région lilloise pour des faits de prostitution se déroulant dans l’enceinte de plusieurs établissements hôteliers des environs. La justice parle désormais de « proxénétisme aggravé en bande organisée et d’association de malfaiteur ». Une affaire étrange lorsqu’on prend un petit peu de recul sur le contexte car les faits se déroulent à 15 kilomètres de la Belgique, là où tout cela est tout à fait toléré par les autorités, et au milieu d’une prostitution de rue qui tourne de plus en plus visiblement à l’abominable.

C’est l’occasion de faire un petit bilan de la Loi de Sécurité Intérieure de 2003, dite « Loi Sarkozy ». (...)

La prostitution de l’est quant à elle, si elle a disparu des trottoirs, est revenue massivement sous forme d’« escorting » et il suffit de pianoter quelques minutes sur internet pour constater qu’elle est présente dans toutes les grandes villes de France, très souvent dans des hôtels luxueux. Sont-ce là les mêmes réseaux qui plaçaient leurs filles sur les trottoirs il y a huit ans ? Peut-être... En tout cas sur ce point le gouvernement tient des statistique précises et avance qu’en 2009 il y aurait eu 464 faits constatés de proxénétisme (voir la même intervention de B. Hortefeux en mai 2010) impliquant majoritairement des personnes d’Europe de l’est. Un chiffre qui ne prouve pas l’efficacité de la lutte contre les réseaux internationaux lorsque l’on sait qu’en France n’importe qui apportant une aide à une personne prostituée peut être condamné pour proxénétisme.

On peut donc penser qu’en conséquence de la répression la prostitution s’est plus déplacée qu’autre chose. (...)

Un point commun à tout ces gens : la pauvreté, cause principale de laprostitution comme l’oublient trop souvent les gens qui tentent artificiellement de lutter contre elle avec des arguments moraux. Pauvreté qui allant croissant dans l’ensemble du pays génère des situations toujours plus dramatiques, la prostitution n’étant jamais « choisie » mais toujours subie du fait d’un manque de possibilités autre pour subsister financièrement. La lutte contre la pauvreté ne semblant pas être sa priorité, le gouvernement parle aujourd’hui de pénaliser les clients tel un plombier qui devant une inondation déciderait non pas de colmater la brèche mais de mettre une bassine sous la fuite d’eau.
(...)

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