
La richesse offre la possibilité de libérer son temps et son esprit de toute une série de problèmes matériels qui empoisonnent la vie de la plupart des gens. Mais la richesse, ce n’est pas qu’un niveau de revenu, c’est aussi une façon d’être, une assurance, une aisance, une façon de parler, de se tenir en société, qui marque l’incorporation physique des privilèges. ...
...Deux poids, deux mesures : alors que les riches vivent de plus en plus leur (bonne) fortune comme la récompense de leurs immenses mérites, ce que, selon de récents sondages, nombre de leurs concitoyens semblent leur accorder, les plus humbles, en échec social, vivent avec culpabilité une pauvreté qu’ils ne peuvent devoir qu’à eux-mêmes. Ne subsistent-ils pas aux crochets des créateurs d’emplois et de richesses, sur lesquels l’Etat puise les ressources fiscales qui permettent aux assistés de vivre sans travailler ? Le consensus qui paraît s’étendre sur le caractère incontournable de l’économie de marché renforce la bonne conscience et l’assurance de soi des nantis, tout en culpabilisant les plus pauvres.
Décidément, mieux vaut être financier que savetier.