
Il est temps que l’année 2016 se termine pour la famille Mulliez. Ouf, elle reste la première fortune de France, devant Liliane Bettencourt et Bernard Arnault, avec ses 40 milliards d’euros, selon le magazine Capital.
Mais la très discrète famille du Nord a été mise sur le devant de la scène à son insu à de multiples reprises. D’abord, en essuyant des perquisitions, le 10 mai 2016, dans le cadre d’une enquête portant sur des soupçons de fraude fiscale et de blanchiment de fraude fiscale.
Licenciement abusif et fausse couche
Puis il y a eu le licenciement de cette caissière de Tourcoing (Nord), l’été 2016, pour un écart de caisse de… 0,85 €. Enfin, cette salariée du même magasin qui a fait une fausse couche fin novembre à même son poste de travail, après s’être vue refuser à plusieurs reprises la possibilité de se rendre aux toilettes prendre la mesure de son état de santé.
Pourtant, elle est censée être protégée par la loi. Le médecin du travail peut exiger des adaptations de postes ou l’affectation à d’autres postes selon son travail et sa grossesse : il est toujours en mesure de le faire à compter du 1er janvier 2017 avec l’entrée en vigueur de la loi Travail, mais ce sera aux femmes enceintes de demander à le voir. Après ce drame à Tourcoing, la CGT est montée au créneau. La direction dénonce « l’instrumentalisation calomnieuse par certaines organisations ». Elle n’a pas l’habitude de l’opposition syndicale.
Dialogue social inexistant
Entre Leroy Merlin, Boulanger, Flunch, Saint-Maclou, Decathlon, l’empire Mulliez emploie 500 000 salariés dans le monde et représentent un chiffre d’affaires total de 80 milliards d’euros dont les deux-tiers réalisés par Auchan. Pour autant, le groupe n’excelle pas en gestion des ressources humaines… Ni en dialogue social. Il est inexistant.
Avec la CFTC, étonnamment majoritaire dans les enseignes du groupe, alors que le syndicat chrétien représente seulement 9% des salariés en France, il s’agit davantage d’une cogestion. Nous l’expliquons avec Erwan Seznec dans Le livre noir des syndicats. Cette famille chrétienne a pour habitude de contenter ses salariés avec la carotte d’un treizième, voire quatorzième mois, via l’actionnariat salarié.
Decathloniens exploités
La quatrième place de Decathlon au classement Great place to work en France en 2016 pour la deuxième année consécutive laisse dubitatif, quand on sait que la direction abuse très largement du forfait jour des cadres pour permettre des semaines à rallonges peu rémunérées. (...)