
Quand on a le mari de Melania Trump, difficile de sortir de chez soi la tête haute. Et plus encore de vouloir offrir des livres, avec un époux qui assume pleinement de ne pas lire et a rempli la bibliothèque de la Maison Blanche des exemplaires de ses bouquins
Tout part d’une bonne intention, lorsque Melania Trump décide, en sa qualité de première dame, de donner des livres. Le 6 septembre dernier, à l’occasion du National Read a Book Day, elle a choisi, en accord avec le département de l’Éducation, une école dans chaque État. Il est alors prévu que 10 livres du Dr Seuss soient offerts par établissement.
Mais Liz Phipps Soeiro, bibliothécaire de la Cambridgeport School, l’un des établissements élus, a refusé tout net la dotation. (...)
L’argent serait mieux dépensé et servirait bien plus « à des communautés défavorisées, et qui continuent d’être marginalisées et calomniées à travers les politiques mises en place par la secrétaire d’État à l’éducation, Betsy DeVos ». (...)
Et puis, ajoute la bibliothécaire quelque peu excédée, dans la lettre ouverte adressée à la Première Dame, « les livres de Seuss sont imprégnés de propagande raciste, de caricatures et de stéréotypes néfastes ». Les ouvrages font en effet régulièrement polémiques sur ces questions sans que l’on ne tranche véritablement du côté du racisme latent de Seuss...
Et de renvoyer doucement Melania Trump à ses études : « Vous n’êtes peut-être pas consciente de ce point, mais le Dr Seuss relève un peu du cliché, et s’avère un ambassadeur vieillot et usé pour la littérature jeunesse. » Bim.
Le rédacteur en chef de Horn Book, qui a publié la lettre ouverte, n’hésite en revanche pas à réaffirmer son plein et entier soutien à la bibliothécaire... (...)
Or, bien évidemment, la démarche de la bibliothécaire, plutôt engagée, a suscité des réactions colériques et haineuses sur les réseaux. On lui reproche de refuser un cadeau destiné à des enfants, de se poser en censeur, en choisissant ce qu’ils vont lire, etc.
Le service de communication de la Première Dame estime qu’il s’agit là, avant tout, d’un geste malencontreux de la part de la bibliothécaire. Melania Trump « reste décidée à faire des efforts en faveur des enfants, partout dans le monde ». Lorsque son mari aura dressé un mur entre les États-Unis et les Mexique, Melania s’engage donc à lancer des livres par-dessus ledit mur. Rassurant. (...)