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Changer la ville avec l’atelier d’architecture autogérée
Article mis en ligne le 30 janvier 2017
dernière modification le 23 janvier 2017

L’atelier d’architecture autogérée (AAA) est une plate-forme collective interdisciplinaire de professionnels de l’urbanisme : ouverte à tous architectes, artistes, étudiants, chercheurs, retraités, politiques, chômeurs, militants, habitants, elle propose d’interroger la ville, ses interstices, ses pratiques culturelles, sociales et politiques pour en inventer de nouveaux usages. En répondant aux exigences de l’autogestion, il conçoit en lien étroit avec les habitants des projets architecturaux nomades et réversibles, poétiques et politiques pour rendre la ville plus écologique, solidaire, démocratique.

Créé en 2001, l’AAA dispose aujourd’hui d’une équipe permanente étoffée d’architectes, urbanistes, sociologues, designers, artistes, chercheurs… Et compte désormais plusieurs dizaines de projets à son actif. Des projets ancrés dans la ville et dont les habitants se sont saisis pour faire vivre des espaces partagés au cœur de la cité. La particularité de l’AAA c’est justement de penser des réalisations « intégrées » et de se réclamer de l’architecture participative pour favoriser des expériences de résilience urbaine. (...)

L’un des projets les plus ambitieux de l’AAA s’est concrétisé en 2010. Le projet RURBAN, un projet-pilote pour des villes européennes résilientes propose une stratégie d’écologie urbaine participative. Matérialisé par la réhabilitation d’une friche urbaine de 3000 m² à Colombes (92), il est pensé comme une « stratégie d’aménagement territorial à l’échelle locale, à partir de dynamiques urbaines et rurales, pour explorer des potentialités et initier des alternatives devant des enjeux majeurs de notre société : réchauffement climatique, épuisement des sources d’énergie fossiles et d’autres ressources naturelles, crises économiques, croissance démographique et crise du logement et de l’emploi, etc. » Ce vaste projet qui imbrique des programmes mixtes d’habitat collectif, de culture, d’économie et d’agriculture invoque l’écologie du quotidien, l’économie locale, les acteurs de la production culturelle, les énergies alternatives et l’agriculture biologique. Il a fait l’objet d’une maîtrise d’usage participative pour garantir sa durabilité sociale, environnementale et économique et prévoit d’expérimenter des méthodes d’autogestion, d’auto-construction et d’auto-production alimentaire. Il fait désormais partie du paysage urbain et a permis la création d’une dizaine d’emplois permanents mais est en partie menacée par la nouvelle équipe municipale intronisée en 2014. (...)

La mairie n’hésite pas à engager une procédure judiciaire d’urgence pour faire « déménager » l’Agrocité, ce qui impliquerait en réalité sa démolition pure et simple et obtient en partie gain de cause. Dans l’urgence au mois de décembre 2015, la juge fixe un délai de 2 mois pour déménager l’Agrocité. En essayant de sauver le projet, AAA dépose un recours au Conseil d’État qui est rapidement accepté mais qui n’est pas suspensif de la décision de justice. Les associations AAA et Agrocité sollicitent à son tour le préfet qui, constatant la bonne foi de AAA et le grand intérêt du projet, mais ne pouvant agir contre une décision de justice, accorde un moratoire de 6 mois. Un nouveau procès devra bientôt se tenir pour déterminer si la décision de la mairie est fondée.