
En s’attaquant au plus célèbre des hebdomadaires chinois, le Nanfang Zhoumo publié à Canton, dans le sud de la Chine, les censeurs sont allés trop loin : de tous côtés les soutiens affluent, mettant le nouveau pouvoir dans une situation inconfortable.
Ils sont quelques dizaines, certains disent même une centaine. Ils ont à la main un chrysanthème, une photo, une banderole. Devant le siège de l’hebdomadaire, à Canton, ces anonymes sont venus soutenir leur journal dans le combat qui l’oppose à la censure du pouvoir.
Les nombreux policiers sur place n’interviennent pas, se contentant de saisir leur fleurs (voir la vidéo ci-dessous) et de faire des photos des manifestants, qui, ultime défi, prennent la pose même s’ils savent que les clichés pourront servir à les incriminer. (...)
Ce genre de manifestation est rare en Chine, mais depuis quelques jours, l’affaire Nanfang Zhoumo a pris suffisamment d’ampleur pour la justifier.
A l’origine, un éditorial du magazine, grossièrement censuré par le chef de la Propagande de la province du Guangdong, Tuo Zhen : au lieu d’un article évoquant les espoirs de changement pour la nouvelle année et la volonté de voir la Constitution chinoise appliquée pour rendre les Chinois « réellement libres », c’est un texte, rédigé par Tuo en personne, qui a été publié. Un court article chantant les louanges du Parti communiste chinois. (...)