
L’assistanat est un "cancer de la société française". Si on lui a reproché les mots employés, Laurent Wauquiez, en s’attaquant au revenu de solidarité active (RSA), a surfé sur un cliché bien implanté. Quelque 80 % des classes moyennes sont d’accord avec l’idée qu’il "y a trop d’assistanat et [que] beaucoup de gens abusent des aides sociales", selon une étude menée par l’IFOP en octobre 2010, citée par Le Post.fr.
Peut-être le ministre des affaires européennes pensait-il à cet électorat quand il a émis l’idée, dimanche 8 mai, de plafonner les minima sociaux à 75 % du smic et d’obliger les personnes au RSA à effectuer des travaux "d’intérêt civique" ? Malgré les protestations suscitées dans l’opposition comme dans la majorité, cette proposition s’inscrit dans une longue tradition d’attaques contre "l’assistanat". Un thème cher à des figures de droite, comme Jacques Chirac ou Nicolas Sarkozy, mais aussi de gauche, comme Ségolène Royal. Cela n’empêche ce discours de reposer en partie sur des clichés trompeurs. (...)
1. La France distribue plus d’aides sociales que les autres pays d’Europe
C’est faux. (...)
2. Les montants des minima sociaux sont plus importants en France
C’est une autre idée reçue. Les montants des aides sociales françaises sont plutôt bas, par rapport à ceux d’autres pays européens. (...)
3. On peut gagner davantage en touchant les minima sociaux qu’en travaillant
Encore un cliché qui a la vie dure. Il n’est pas possible en pratique de cumuler les minima sociaux pour atteindre des revenus supérieurs à ceux d’un smicard. (...)
4. Les personnes aidées ont en plus des petits avantages que n’ont pas les smicards
C’est un autre angle d’attaque du ministre, qui exagère la réalité. (...)
5. Les étrangers peuvent profiter facilement de ces minima sociaux
C’est un autre stéréotype qui revient régulièrement. Pourtant, en France, les conditions d’accès aux minima sociaux pour les étrangers sont complexes.(...)
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