
Plus d’un emploi sur cinq, soit 5,4 millions de postes de travail, demeurent inaccessibles aux étrangers non européens en France.
l’équivalent de plus de 20 % des emplois en France. Pour l’essentiel (4,4 millions), il s’agit de postes de la fonction publique, mais plus d’un million d’emplois privés sont aussi difficilement accessibles aux étrangers du fait des conditions de diplôme ou d’une procédure d’autorisation préalable pour exercer ces métiers Seule évolution notable depuis cinq ans : un étranger peut désormais devenir patron de pompes funèbres.
Les fonctionnaires et assimilés du secteur public
4,4 millions d’emplois sont interdits aux étrangers non européens dans la fonction publique. La législation européenne a toutefois obligé les États à ouvrir les concours de fonctionnaires, mais aux seuls étrangers citoyens des États membres de l’Union européenne. Ces concours restent donc toujours fermés aux autres étrangers, qui peuvent néanmoins occuper certains postes en tant que non-titulaires.
Seuls deux corps de fonctionnaires sont ouverts à tous les étrangers : les médecins des hôpitaux et les enseignants-chercheurs dans les universités, soient 172 000 emplois. En revanche, la grande majorité des postes (défense, enseignement, impôts, police…) restent totalement fermés en vertu de la loi, aux étrangers, même européens.
Des entreprises publiques qui emploient des fonctionnaires ou disposent de salariés au statut proche de celui de la fonction publique, interdisent aux étrangers hors Union européenne d’y postuler. C’est le cas à la SNCF - un jeune étranger ne peut pas devenir conducteur ou contrôleur par exemple -, mais aussi à la Banque de France. L’enseignement privé pratique également cette restriction.
Des avancées ont toutefois été enregistrées : les statuts du personnel de la RATP, gestionnaire des transports publics parisiens, d’organismes de sécurité sociale et d’EDF-GDF ont supprimé en 2001 et 2002 la condition de nationalité pour le recrutement de leur personnel. Quant au statut du personnel d’Air France fermé auparavant aux étrangers, il a été abrogé suite à sa privatisation en 2003. Ces quatre statuts couvraient environ 450 000 emplois non accessibles aux étrangers.
Toutefois, les quelques tentatives législatives pour supprimer les conditions de nationalité pour l’accès à la fonction publique ont échoué en dépit d’une volonté affichée de diversifier le recrutement et aussi de condamnations de la SNCF pour discrimination [1]. (...)