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Médecins Sans Frontières
Combats intenses à Tripoli, en Libye : des milliers de personnes en danger immédiat
Article mis en ligne le 31 août 2018

Depuis trois jours, la vie de Libyens ainsi que de réfugiés et migrants bloqués en Libye est mise en grave danger du fait de combats intenses dans Tripoli.

Des migrants et réfugiés arbitrairement détenus dans les centres de détention dits officiels ont été pris au piège, abandonnés et enfermés pendant deux jours dans la zone des bombardements, et sans aucun accès à de la nourriture. D’autres ont été relâchés, n’ayant d’autre choix que de courir pour leur vie, espérant ne pas être pris dans les feux croisés et atteindre d’autres quartiers de Tripoli.

MSF réitère que la Libye ne peut être considérée comme un pays sûr, et que les gouvernements européens doivent prendre leurs responsabilités, arrêter de soutenir le renvoi et maintien à tout prix des réfugiés et migrants en Libye et venir en aide aux personnes extrêmement vulnérables qui s’y trouvent actuellement coincées.(...)

Selon le HCR, près de la moitié des personnes actuellement détenues dans les centres de détentions sont des réfugiés fuyant des pays comme l’Erythrée, l’Ethiopie, la Somalie et le Soudan. Elles doivent être protégées en vertu du droit international. Les autorités libyennes, les gouvernements de pays sûrs en Europe et ailleurs, et les Nations unies ont échoué à mettre en place un mécanisme effectif d’évacuation et de prise en charge des demandes d’asile pour ces personnes extrêmement vulnérables. Les Etats européens mettent au contraire en œuvre des mesures pour les empêcher de quitter la Libye et demander l’asile.(...)

La grande majorité des personnes qui se trouvent en ce moment dans les centres de détention ont été interceptées en mer et ramenées en Libye. De telles pratiques ont aggravé la surpopulation dans les centres de détention de Tripoli, et les conditions déjà épouvantables dans lesquelles les détenus y sont entassés. La détérioration observée au cours des derniers mois a des conséquences sur l’état de santé physique et psychologique des personnes détenues dans des conditions déplorables. Parmi eux se trouvent des femmes enceintes, des personnes avec de graves problèmes médicaux, des enfants.

Les équipes MSF continuent d’apporter depuis le début des combats des consultations médicales, de la nourriture, des suppléments nutritionnels et de l’eau à une partie des personnes qui se trouvent encore en centres de détention. MSF ainsi que d’autres acteurs humanitaires ont toutefois un accès très limité à l’ensemble des personnes ayant besoin d’assistance. Les communautés libyennes dans et autour Tripoli sont également affectées par ces combats et ont des difficultés pour accéder aux soins de santé. (...)