
La transition est devenue aujourd’hui l’idée reprise par beaucoup de monde depuis les écologistes jusqu’aux sphères du pouvoir. C’est tant mieux, même si elle recouvre des conceptions assez éloignées les unes des autres. Parmi les points controversés figure l’articulation entre la transition écologique et les enjeux sociaux : en effet, l’irruption de la crise écologique vient renouveler complètement la problématique de la transition que, dans l’histoire du mouvement ouvrier, on qualifiait de transition au socialisme, pour allier de façon inédite les aspirations sociales et écologiques.[1] Aussi, la réorientation radicale des systèmes productifs, véritable « choc de bifurcation », implique d’être inscrite dans une planification aux objectifs sociaux et écologiques décidés démocratiquement. Figurent aussi parmi les controverses, le rôle de l’État et la reconversion industrielle. J’examine ici les moyens de financer cette transition.[2]
Les conditions budgétaires et monétaires d’une transition
L’offensive du capitalisme néolibéral est telle qu’une perspective de maîtrise de l’avenir dans un sens social et écologique doit reconquérir une légitimité théorique et politique, pour pouvoir utiliser à cette fin les outils budgétaire et monétaire, lesquels ont été totalement détournés pour ne satisfaire que les appétits des opérateurs financiers. (...)