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le Monde
Comment cotiser quarante-trois ans sans travailler jusqu’à 70 ans
Article mis en ligne le 18 septembre 2013

A partir de 2035, il faudra quarante-trois ans de durée de cotisation avant de pouvoir prendre sa retraite. Le chiffre, annoncé mardi 27 août par le premier ministre, à l’occasion de la présentation de sa réforme des retraites, a dû faire froid dans le dos à nombre de jeunes nés après 1973, qui seront les premiers concernés. Surtout parmi les plus diplômés, qui entrent de plus en plus tard dans la vie active.

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Double peine

"Alors que l’âge moyen d’accès au premier emploi stable est actuellement de 27 ans et que la majorité des jeunes n’est actuellement pas en emploi, cet allongement signifie que nous devrons attendre 67 ans pour bénéficier d’une retraite à taux plein", a ainsi protesté l’UNEF, premier syndicat étudiant. Pour les jeunes diplômés, le report de la durée de cotisation est plus pénalisant que s’il y avait eu un recul de l’âge minimum légal pour partir en retraite, qui restera à 62 ans. (...)

Des moyens d’adoucir l’effort

Si la durée de cotisation est fixée à quarante-trois ans, plusieurs règles peuvent par ailleurs venir adoucir l’effort. D’abord, la durée de cotisation englobe toutes les périodes travaillées, mais aussi celles passées au chômage indemnisé, en arrêt maladie ou en congé maternité. Les périodes de chômage non indemnisées peuvent même être prises en compte jusqu’à six trimestres pour un jeune sortant d’études.

Par ailleurs, l’âge de départ à taux plein reste fixé à 67 ans, même si la durée de cotisation n’est pas complète. La pension sera toutefois calculée sur une durée réduite. Il sera par ailleurs toujours possible de partir dès 62 ans, mais avec des niveaux de pension qui risquent d’être dissuasifs.

Les jobs pris en compte

Les jobs étudiants ou d’été sont comptabilisés avec des règles plutôt favorables. Pour gagner un trimestre, il ne faut en effet pas avoir travaillé trois mois, mais avoir gagné 1 886 euros brut dans l’année, soit l’équivalent de 200 heures au smic. Le gouvernement vient même d’annoncer que ce seuil serait abaissé à 150 heures, soit un mois de travail à temps plein pour un smicard. On ne peut naturellement pas valider plus de quatre trimestres par an, mais un mois de job d’été pourra suffire à cotiser un trimestre. Et en cas d’activité partielle au cours de l’année, il est même possible d’avoir cotisé quatre trimestres par an pendant toutes ses études. De quoi compenser une sortie d’études tardive. (...)