
La gauche n’ose plus parler de « lutte des classes », alors même que la droite la met en pratique. Pointer du doigt ce genre d’aberration, retrouver un discours de gauche, se réapproprier ce vocabulaire soit interdit, soit confisqué par la droite, c’est l’objectif de l’ « Antimanuel de guérilla politique » signé par Jean-Laurent Lastelle et Renaud Chenu, véritable méthode d’apprentissage d’une langue en voie de disparition !
Do you speak la gauche, la vraie ? Jean-Laurent Lastelle président du laboratoire d’idées L’Assaut et Renaud Chenu du club Gauche avenir (et contributeur occasionnel de Marianne2), eux, la parle fluently. Avec leur Antimanuel de guérilla politique*, un ouvrage collectif, ils livrent à leurs lecteurs une sorte de méthode Assimil du militant de gauche évoluant en terrain hostile, un abécédaire de combat « pour couper l’herbe sous le pied à la paresse intellectuelle, à la résignation devant “l’inéluctable” ou tout simplement à l’opportunisme qui pousse les hommes pressés à suivre le sens du vent en affirmant que le “courage” de dire la “vérité” consiste à puiser dans le glossaire “libéral” ». Car pour les auteurs, « utiliser des mots de droite pour draguer l’électorat de gauche, c’est comme sortir en boîte avec les fringues de quelqu’un d’autre, mais deux tailles trop petites. Aucune chance de conclure, et en prime on se sent à l’étroit » !
Le reste de l’ouvrage est à l’image de cette note introductive. Drôle, souvent. Militant, tout le temps. (...)
De dangereux « archaïques » Lastelle, Chenu et consorts ? « Les archaïques d’aujourd’hui sont généralement les modernes de demain », écrivent-ils comme une réponse à ceux qui voudraient leur faire cette critique
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