
Ils n’ont pas vu le président de la République. Mais une délégation de salariés de la papeterie Condat, au Lardin, touchée par un plan de suppression de 149 postes, a obtenu un entretien à la préfecture, pendant que François Hollande se promenait au festival du Mime (lire ci-contre). Les soutiens aux salariés licenciés, qui se sont rassemblés à la préfecture jusque vers 19 heures, n’ont pas apprécié ce symbole. Syndiqués ou membres du Front des luttes en Terrassonnais, créé cet hiver, ils estiment que les engagements du gouvernement en matière d’emploi sont « contredits par les faits ». Et dénoncent l’absence d’une « amorce de projet industriel crédible » pour Condat.
Depuis la fin du mois de juillet, le détail du plan social est connu : 23 licenciements secs et 34 contrats d’intérimaires interrompus, pour 74 départs volontaires (1). Le hic, c’est le profil des personnes licenciées. Il y a quelques jours, FO avait déjà fait connaître sa surprise que des quinquagénaires soient concernés. Et cette semaine, c’est la CGT qui suggère une sélection ciblée. Christian Rebiere, le porte-parole de l’Union départementale du syndicat et les délégués locaux Daniel Magne, Francis Leroux et Francis Fauque ont dénoncé les critères de sélection, suggérant une stratégie de destruction de la CGT. « On n’est pas dupes : c’est une chasse en règle contre la CGT. 90 % des licenciés sont des militants ou des sympathisants. » Ils dénoncent une « manipulation » de la notation qui permettait d’aboutir à cette liste des licenciés. (...)