
Très controversés au Royaume-Uni, les "contrats zéro heure" - qui ne garantissent aucune sécurité d’emploi, ni de salaire - sont au cœur des élections britanniques. Premier reportage de notre série sur le côté obscur du Royaume-Uni.
Julie ne savait pas vraiment qu’en signant ce genre de papier, elle s’engageait à donner les pleins pouvoirs à son employeur. Pensé pour enrayer la hausse du chômage en offrant plus de flexibilité à l’entreprise, le "zero hour contract" – qui existe depuis de nombreuses années au Royaume-Uni – permet en effet d’embaucher un salarié sans qu’aucune durée de travail ne soit fixée dans son contrat. L’employé n’est donc rémunéré que pour les heures travaillées. Il doit pouvoir se rendre disponible à n’importe quel moment de la journée : il est en quelque sorte à la "disposition" de son employeur.
En matière de droit social, on a fait mieux. Jusqu’ici principalement destinés aux étudiants et saisonniers, ces contrats se sont généralisés à toutes les catégories d’employés britanniques et ont explosé au Royaume-Uni depuis la crise de 2008. Aujourd’hui, près de 1,5 million de Britanniques travaillent sous ce statut, soit quatre fois plus qu’en 2010, à l’arrivée de David Cameron au pouvoir. (...)