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Coronavirus en prison : politiques coupables et réponses lamentables des pouvoirs publics face à un désastre imminent
Des infos concernant l’impact de la crise de coronavirus sur les prisons sont mises à jour quotidiennement sur le site de Observatoire international des prison, section française
Article mis en ligne le 20 mars 2020

Un vieillard de 74 ans, atteint par le coronavirus a été incarcéré à la prison de Fresnes le 8 mars. Il est décédé le 16 mars, après avoir contaminé quatre employées de la prison (deux infirmières, une gardienne, une cadre RH). Le lendemain, alors que tout le monde commentait les larmes de crocodiles de l’ex-ministre de la Santé prétendant avoir alerté le gouvernement dès le 11 janvier de la catastrophe sanitaire qui se préparait, le très mal nommé ministère de la Justice informait à propos du décès de ce vieillard : “il était âgé et très vulnérable, avec des problèmes de santé. Il était diabétique”.

La prison de Fresnes est par ailleurs connue — comme d’autres — pour son insalubrité, sa surpopulation, ses mauvais traitements des prisonniers incluant traitements dégradants et inhumains. Les alertes et les condamnations de la France pour la surpopulation de ses prisons sont récurrentes. Elles ont franchi un nouveau stade le 30 janvier 2020 lorsque la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné le système carcéral français dans son ensemble pour sa surpopulation chronique, l’absence de possibilités de recours effectifs, et les violences contraires aux droits droits de l’homme commises dans les prisons.

Le Défenseur des droits, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté, l’Observatoire international des prisons, des associatons et des collectifs demandent aujourd’hui qu’il soit mis fin immédiatement à la surpopulation dans les prisons françaises.

Pourquoi a-t-on incarcéré un vieillard malade, présentant les symptômes du Covid-19 ?
Pourquoi n’a-t-on pas anticipé le désastre sanitaire aujourd’hui imminent dans les prisons françaises ?

Le paria exige des éclaircissements

ainsi que des poursuites judiciaires à l’encontre de la Garde des sceaux et de l’ex-ministre de la Santé

Lire aussi :

LDH 19 mars 2020 –Tribune collective, signée par Henri Leclerc “Coronavirus : « Réduisons le nombre de personnes incarcérées pour de courtes peines ou en fin de peine »” publiée dans le Monde
Un collectif de chercheurs, de magistrats et d’avocats, dont Henri Leclerc président d’honneur de la LDH, demande à l’Etat d’agir au plus vite pour réduire la pression carcérale et diminuer les risques de transmission du Covid-19 en prison, tant pour les détenus que les personnels pénitentiaires.

Tribune. A l’heure où les consignes sanitaires imposent un confinement dans nos logements et une limitation drastique de la circulation de tous, où chacun doit respecter une distance de sécurité de plus d’un mètre à la boulangerie, des hommes, principalement, mais aussi des femmes et des enfants, vivent à plusieurs, derrière les murs en maison d’arrêt dans des cellules de quelques mètres carrés. Des hommes et des femmes qui y travaillent, des surveillants pénitentiaires, des conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation, des éducateurs, des directeurs, des professionnels de santé, éprouvent au jour le jour cette promiscuité.

Il n’est pas question de remettre en cause les motifs de l’incarcération, prononcée par des juridictions pénales dans le respect des procédures en vigueur mais de s’interroger sur les mesures exceptionnelles qu’il est désormais nécessaire d’adopter face à la pandémie en cours. Alors que la Cour européenne des droits de l’homme a récemment condamné la France, considérant les conditions de détention au sein de ses établissements surpeuplés comme un traitement inhumain et dégradant, les mêmes établissements se trouvent aujourd’hui confrontés à la plus grave crise sanitaire du siècle. (...)