
Depuis novembre dernier, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara se disputent le pouvoir en Côte d’Ivoire. Victimes collatérales de la violence des deux camps, les femmes ne prennent même pas la peine de porter plainte contre leurs violeurs en uniforme.
De retour d’Abidjan, Gaëtan Mootoo, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest pour Amnesty International, répond à nos questions.
(...) Ce qu’on peut dire c’est que les deux camps (Forces de sécurité et Forces nouvelles) se livrent à des exactions contre les civils. Du côté des forces de Gbagbo, on a constaté des exécutions sommaires, des disparitions et des violences sexuelles. Dans la partie Nord et Ouest du pays contrôlée par les Forces Nouvelles, un commandant de zone, connu et identifié, se livre à des exactions sur des femmes et des jeunes filles. (...)
Les femmes sont les victimes oubliées de ce conflit. Nous avons appris que dans une zone située à l’ouest du pays le nombre de femmes victimes de viol ne cesse de s’accroître. Avec la crise politique la violence a pris une autre dimension. Et les chiffres connus sont certainement très loin de la réalité, étant donné que ces femmes ne portent jamais plainte. (...)
Elles n’ont pas confiance en la justice, et encore moins en la Police. Depuis le début de la crise en 2002, les auteurs ne sont quasiment jamais sanctionnés (...)
Amnesty International lance un signal d’alerte face à une crise humanitaire qui menace la Côte d’Ivoire après que des milliers de personnes aient été contraintes de fuir des échanges de tirs nourris. (...) Wikio