
Les conditions de vie dans les camps de réfugiés sont tellement insupportables que les femmes sont prêtes à tout pour s’en sortir.
Un journaliste du Daily Beast a rencontré Sarah, dont le nom a bien entendu été changé. La jeune femme habite aujourd’hui dans un camp à Maiduguri, au Nigeria. Elle raconte comment elle est arrivée là-bas et pourquoi elle rêve de se rendre en Italie ; même si elle sait ce qui l’attend en Europe.
En 2015, des soldats de Boko Haram arrivent dans le village de Sarah, près de Bama. Ils abusent d’elle et la transfèrent dans la forêt de Sambisa, où se cachent des djihadistes. Là-bas, les sévices continuent. Et la jeune fille finit donc par s’enfuir, une nuit, et par atteindre le camp de réfugiés de Maiduguri.
Sauf que la désillusion est dure : les officiels du campement ont un comportement aussi inhumain que celui des djihadistes. Selon les dires de 66% des habitants, ils violent régulièrement les filles et les femmes et volent leur nourriture. 90% des populations déplacées au Nord-Est du pays ne mangent ainsi pas à leur faim. Sarah finit donc par se prostituer : (...)
La plupart des Nigériennes ne savent pas ce qu’on leur promet en Europe.
Une fois arrivées là-bas, elles doivent néanmoins rembourser des dettes allant de 25.000 à 100.000 dollars ; en se prostituant. Ces treize derniers mois, 11.000 femmes ont ainsi traversé la Méditerranée, et 80% d’entre elles ont fini comme travailleuses du sexe, selon l’International Organization for Migration.