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Dans un village de la Drôme, la révolution participative est en marche !
Article mis en ligne le 11 septembre 2014
dernière modification le 4 septembre 2014

A Saillans, dans la Drôme, une liste collégiale a remporté les municipales. Les habitants ont entièrement repensé le fonctionnement de la mairie, en s’appuyant sur les méthodes d’animation de l’éducation populaire. Depuis six mois, ils mettent en place des groupes action projet où se retrouvent élus et habitants, pour débattre des principales questions de la vie du village. Une petite révolution participative !

Gap ? C’est le nom des « groupes action projet », l’un des maillons de la nouvelle organisation mise en place par la municipalité de Saillans. Bienvenue dans ce joli village de la Drôme, qui attise la curiosité des médias et des chercheurs : aux dernières municipales, un collectif d’habitants s’est emparé de la mairie. Depuis, il démontre que la « démocratie participative » ne se réduit pas forcément à un vague slogan. Juste deux chiffres, lâchés avec satisfaction par Joachim : sur 1 080 votants, 200 sont inscrits dans au moins une commission participative. Autant dire que la matière grise qui s’active pour faire avancer les affaires municipales dépasse largement celle des quinze conseillers élus [1].

Fonctionnement collégial plutôt qu’organisation pyramidale (...)

Mais si l’on veut bien comprendre ce qu’il se passe à Saillans, il faut remonter plus loin que l’année dernière. Membre du Gap « éclairage public », Maddy Royer est aussi adhérente de l’association Pays de Saillans vivant. Elle raconte comment, dès 2010, des habitants se sont questionnés sur le rôle qu’ils avaient à jouer dans les décisions locales. « Un jour, on a appris qu’il y avait un projet de supermarché sur la zone artisanale de Saillans. C’est une chevrière d’un autre village, élue à la communauté de communes, qui nous a avertis. On s’est dit que c’était de notre faute si on n’était pas informés : il existe des lieux pour savoir, et il faut les investir. »

Les membres de l’association décident de se relayer aux réunions de la communauté de communes. Ils publient un journal, Quèsaquo, dans lequel ils décortiquent le projet de supermarché et critiquent le fonctionnement de l’intercommunalité : des « élus sous-informés » qui votent les dossiers sans aucun recul. Suite à une forte mobilisation locale, le projet de supermarché est abandonné. Mais l’association poursuit son travail, publie une « grande enquête citoyenne », appelle les habitants à assister aux conseils municipaux…

Ni programme ni étiquette (...)

« Avant, aller dans une réunion, c’était rébarbatif. Maintenant, les gens viennent, et c’est valorisant de les sentir prêts à travailler », se réjouit Fernand. Avant d’enfourcher son vélo, Joachim se tourne vers le perron avec un petit sourire : « Il y avait deux dames, ce soir, qui nous étaient farouchement opposées. Maintenant, elles participent. » Comme dit Maddy, « travailler ensemble sur quelque chose de précis, ça redonne de l’énergie ». (...)