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De l’eau courante qu’un jour sur trois à Mayotte : d’où vient cette pénurie ?
#eau #sécheresse #Mayotte
Article mis en ligne le 4 septembre 2023
dernière modification le 3 septembre 2023

Mayotte n’aura bientôt accès à l’eau courante qu’un jour sur trois, la faute à des épisodes de sécheresse qui se répètent et à un déficit criant d’infrastructures dans le département le plus pauvre de France.

1 Une sécheresse inédite

Depuis des mois, Mayotte vit au rythme des « tours d’eau », des coupures planifiées de l’alimentation visant à limiter la consommation. À partir de lundi, ces tours vont s’intensifier et l’eau ne sera désormais accessible qu’un jour sur trois.

La faute à une sécheresse inédite, alors que l’approvisionnement de Mayotte dépend essentiellement des eaux pluviales.

Selon la préfecture, la saison des pluies 2022-2023 (qui s’étend de décembre à mars) a été « la plus sèche de l’histoire de Mayotte après celle de 1997 » et aucune précipitation significative n’a été enregistrée depuis. (...)

Au rythme de prélèvement précédent le dernier tour de vis, les réserves se seraient retrouvées à sec fin septembre, bien avant la prochaine saison des pluies, précisent l’agence régionale de santé (ARS) de Mayotte et Météo France.

2 Un problème qui se répète

Si la sécheresse actuelle est inédite, Mayotte a déjà connu plusieurs « crises de l’eau » et celles-ci tendent à devenir de plus en plus fréquentes. (...)

3 Des infrastructures défaillantes

À chaque épisode de sécheresse, des réponses ont été apportées par les pouvoirs publics : création d’une usine de dessalement en 1998, réalisation des deux retenues collinaires en 1999 et 2001, généralisation des « tours d’eau » en 2017… Problème, relève la MRAE de Mayotte, « ces actions ont chaque fois été engagées dans l’urgence » et leurs mises en œuvre ont été « plus ou moins rapides et surtout plus ou moins abouties ».

L’exemple le plus flagrant est celui de l’usine de dessalement inaugurée en 1998 : elle fournit 8 % de l’alimentation en eau de l’île mais n’a jamais tourné à plein régime, la faute à des problèmes de conception. Pire, les travaux d’extension décidés en 2017 ne sont toujours pas achevés.

Les autorités espèrent une amélioration début novembre, avec la fin des travaux d’urgence lancés pour augmenter la production de l’usine de dessalement. À plus long terme, le préfet chargé de gérer la crise de l’eau à Mayotte, Gilles Cantal, a annoncé la semaine dernière la mise en chantier d’une deuxième usine de dessalement et assuré que le projet d’une troisième retenue collinaire était toujours d’actualité.