
« Nous serons très vigilants quant aux éventuelles nouvelles attaques de la filière bio », prévient Kristell Gouillou de la fédération Bio de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le personnel des cantines marseillaises a eu la mauvaise surprise de trouver hier, lundi 20 janvier, des vers et des chenilles dans les choux et le riz qui devaient être servis aux enfants.
Amalgames et confusion
Selon le menu mis en ligne sur le site de la Sodexo, prestataire en charge de la restauration scolaire de Marseille, « le riz de Carmargue local aux petits légumes » servi le 20 janvier n’était pas « bio » mais « local ». Même cas de figure dans le cas du riz incriminé en novembre dernier. Cela n’a pas empêché Danièle Casanova, adjointe en charge de l’éducation à la mairie, de déclarer : « En développant le bio dans nos cantines, nous savons que nous servons des produits sans pesticide ni conservateur. De la vermine peut donc plus facilement, comme cela semble être le cas cette fois, s’y développer. » Quelques jours plus tard, c’était au tour de Jean-Claude Gaudin, le maire UMP de Marseille, de surenchérir : « On a mis - pour faire plaisir aux Verts, qui ne m’en félicitent jamais - 30% de nourriture bio. C’est pour cela qu’on a eu d’ailleurs les asticots dans le riz, voilà ! ».
La fédération Bio de Provence-Alpes-Côte d’Azur dénonce ces « confusions manifestes ». Et rappelle qu’ « en bio, la "vermine" n’est pas plus tolérée qu’en conventionnel. Les agriculteurs bio traitent, mais sans utiliser des produits de synthèse toxiques pour la santé et l’environnement. » L’enquête réalisée par Basta ! sur la restauration collective bio et locale montre l’exigence de qualité et de contrôle à laquelle les collectivités engagées soumettent leur prestataire, comme à Saint-Etienne. « Tout au long de la filière, les pratiques des opérateurs de l’agriculture bio sont régulièrement contrôlées par des organismes certificateurs indépendants », confirme la fédération biologique de PACA. (...)