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l’ Humanité
Des glaces aux parfums de lutte
Article mis en ligne le 2 juin 2014
dernière modification le 30 mai 2014

Sur l’ancien site Pilpa à Carcassonne, dix-neuf salariés ont créé 
une coopérative de production de glaces de qualité : La Belle Aude

Le sort de l’usine Pilpa à Carcassonne est emblématique des pratiques financières qui mettent à mort l’emploi pour gaver de profits un fonds d’investissement propriétaire de l’entreprise – ici, les fonds Oaktree puis PAI, détenteurs successifs du groupe R&R qui commercialise les glaces Pilpa. Quatre-vingt-dix-neuf salariés ont ainsi perdu leur travail sur l’autel du taux de profit à deux chiffres. Mais le long conflit social a rapproché ces femmes et ces hommes, forgé une histoire commune. Il a aussi permis d’arracher à l’ancien employeur plus d’un million d’euros pour le démarrage d’une coopérative voulue par dix-neuf ex-Pilpa, bien décidés à ne pas subir les événements. Chacun de ces dix-neuf a investi ses indemnités de licenciement ainsi que des aides de Pôle emploi et versé en moyenne 20 000 euros dans la nouvelle Scop. Avec ces sommes, avec une aide de 104 000 euros de la région Languedoc-Roussillon et un prêt de 100 000 euros du Crédit coopératif, du nouveau matériel a pu être acheté. «  Nous y croyons ! On va réussir ! Nous avons envie de repartir, d’avancer !  » s’enthousiasme Christophe Barbier, président de cette entreprise pas comme les autres.(...)

Depuis le 29 avril, jour d’arrivée sur les rayons de supermarchés, les glaces La Belle Aude ont connu des débuts en fanfare. «  Nous avons même du mal à répondre à la demande, constate Maxime Jarne. Nos produits sont commercialisés dans 37 super ou hypermarchés situés dans un triangle Toulouse-Montpellier-Perpignan, ainsi que dans des épiceries fines et des restaurants. Mais à l’époque de Pilpa, nous produisions 2 400 pots à l’heure ; aujourd’hui, 1 500 pots à la journée.  » On est passé de l’industrie à l’artisanat. A l’approche de l’été, saison cruciale, la Scop vise tout de même à doubler sa production d’ici à peine quinze jours.

Pour les ex-Pilpa, il ne s’agit pas seulement de confectionner des glaces de qualité, il faut aussi les faire connaître. Les coopérateurs étaient ainsi présents dans les manifestations du 1er Mai ou dans le meeting du Front de gauche à Toulouse, le 20 mai, avec Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent. Les réseaux politiques et syndicaux qui ont soutenu 
la lutte des Pilpa soutiennent désormais l’aventure humaine de la Fabrique du Sud. (...)