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[Dijon] Saccage des jardins de l’Engrenage
Article mis en ligne le 24 avril 2021

Depuis mardi matin une véritable opération de saccage des jardins de l’Engrenage est en cours à Dijon. Occupés depuis presque un an, ces jardins sont devenus un des symbole de l’hypocrisie municipale sur les questions écologiques. La résistance ne fait que commencer !

Plusieurs bulldozers, pelleteuses, porte-chars et manitou de l’entreprise DESERTOT ont été mobilisés pour tenter de mettre fin aux jardins, ainsi que des bucherons qui ont été chargés de tronçonner les arbres.
La municipalité déploie les grands moyens. Fleurs, brins d’herbe, tout y passe. La volonté est clair : rien ne doit rester de ce qui peut ressembler à de la verdure.
Cette opération de saccage arrive au début du printemps alors que depuis des semaines les jardinièr·es s’étaient remis·es à la tâche pour faire de cet endroit un lieu de passage ouvert et partagé entre les riverain·es.

La maison située au milieu des jardins reste protégée par une décision de justice, et ne sera pas expulsée (sauf si les flics décident de passer en force illégalement). C’est d’ailleurs grâce à la présence des habitant·es dans cette maison que l’alerte a été donnée tôt dans la matinée. L’appel relayé par des voisin·es ami·es a permis que des personnes solidaires convergent dès les premières minutes. Celles-ci ont tenté de bloquer les engins de chantier en débordant le dispositif policier qui venait à peine de se mettre en place. Quelques personnes ont ainsi pu rejoindre la maison pour la défendre, pendant que plusieurs autres montaient sur le toit de la maison.

Rapidement, face à l’arrivée de personnes déterminées à défendre les jardins, les forces de l’ordre se sont mis à gazer. Les manifestant·es ont continué à harceler le dispositif policier en le coutournant à plusieurs reprises. Différentes formes de résistance se sont alors déployées : un engin a été endommagé, les camions bennes ont été bloqués alors qu’ils emportaient la terre... La mairie non contente de tout détruire a choisi de piller la terre végétale. Mardi à 13h, ce sont déjà plus de 40 camions de terre végétale qui ont été arrachés aux jardins.

L’objectif est clair : la mairie va laisser derrière elle un paysage lunaire pour ensuite mieux se gargariser de défendre l’écologie à Dijon. L’hypocrisie municipale n’a pas de limite. D’un côté elle candidate pour être capitale verte européenne, de l’autre elle détruit les terres et les initiatives qui s’organisent pour les défendre. Alors que la résistance à la métropolisation dijonnaise ne cesse de s’intensifier depuis un an, on a hâte de voir quels arguments bidons vont être déployés pour venir justifier pareil désastre écologique.

Depuis mardi matin, les gestes de résistances s’enchainent. Une manifestation est appelée samedi à 14h.

Tous les gestes de soutiens et de solidarités envers les occupant·es et jardinièr·es sont les bienvenus. (...)

21h29. 4e jour : Seule la lutte paie ! Récit des occupant·es

À l’aurore, 7h30, les engins sont arrivés mais bloqués par la défense des jardins familiaux restants. Pendant plusieurs heures la stratégie policière ne s’est pas renouvelée, au contraire, les jets de lacrymogènes se sont multipliés sans arrêt avec plusieurs réapprovisionnements tant les tirs étaient dispersés partout sur le terrain et chez les voisins.
Autour de 9h, les soutiens étant gazés et retranchés au fond du jardin, les CRS sont entrés sans raison sur la zone de la maison.
Certains occupants logeaient tant bien que mal sur le toit alors que d’autres suffoquaient à la cave.
Pendant ce temps, les CRS et la BAC, alors sur le terrain proche d’un incendie qu’ils ont déclenché, empêchaient les soutiens d’approcher pour leur venir en aide ou filmer.
Un habitant officiel de la maison a rejoint le lieu pour demander à y rentrer, ce qui lui a été illégalement refusé !
Une engueulade au sein des flics enragés et ensauvagés a alors eu lieu au sujet de la quantité astronomique de lacrymogènes utilisés sur les personnes coincées. Ils sont finalement repartis du terrain !
Par la suite, l’entreprise Pennequin a annoncé ne pas vouloir continuer le chantier dans ces conditions !
Il aura fallu 4 jours de gazage intensif, de tirs LBD, d’incendies quasi-meurtriers pour que les soldats de la Mairie et Ghitti s’en rendent compte, c’est un projet inutile provoquant des dépenses colossales par la Mairie au service de promoteurs et dangereux pour tout le monde !
Après leur départ, les jardins ont pu reprendre leur souffle et retrouver l’ambiance joviale presque perdue, d’avant l’arrivée des pelleteuses. C’est mieux comme ça.
À demain, 14h Place du Théâtre !