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Et voilà le travail
Diminuer l’immigration pour faire baisser le chômage ?
Article mis en ligne le 27 avril 2011
dernière modification le 26 avril 2011

Après que le ministre de l’intérieur, Claude Guéant, a dit vouloir limiter le nombre d’étrangers accueillis légalement en France, c’est son collègue du gouvernement Xavier Betrand qui a annoncé, dimanche 17 avril vouloir réduire la liste des métiers pour lesquels le recours à une main d’œuvre étrangère est facilité.

Le ministre du Travail s’est fixé pour objectif de mieux former les chômeurs français, pour les orienter vers les métiers dits en tension -dans la restauration, mais aussi le bâtiment ou les travaux publics -occupés en grande partie par les immigrés. Raisonnement séduisant… sur le papier, analyse Marie Bellan dans son article Immigration : quels enjeux pour l’économie française ? paru dans les Echos le 26 avril.

Autrement dit, ces emplois sont souvent plus pénibles que la moyenne, moins bien payés et plus précaires (lire le reportage Resto Academy, sur les pratiques du secteur). Ils intéressent donc peu les chômeurs français. Encore moins s’ils y sont mieux formés, comme le propose Xavier Bertrand.(...)

Le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) présente par exemple le plus haut niveau de risque d’accident du travail en France : il recense 18 % des accidents avec arrêt et 29 % des décès alors qu’il occupe 8 % des salariés, d’après la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés. « Les étrangers sont proportionnellement plus touchés, notamment par les accidents graves », précise le sociologue Nicolas Jounin, spécialiste du BTP : 86 % des salariés sont des Français, victimes de 82 % des accidents de travail avec arrêt et de 71% des accidents avec invalidité temporaire.(...)

« Les étrangers, en situation régulière ou non, travaillent généralement en intérim, souvent chez des sous-traitants de sous-traitants », indique le sociologue. « Les intérimaires sont plus souvent recrutés sur les postes les moins qualifiés, plus pénibles et plus risqués », ajoute Elena Mashkova, doctorante en sociologie à l’Université Paris Descartes. Les intérimaires prennent d’autant plus risques qu’ils craignent de ne pas voir leur contrat reconduit.(...)

Faire baisser le nombre d’immigrés pourrait même avoir des effets néfastes : augmenter encore certaines tensions sur le marché de l’emploi, et faire croître le travail au noir, donc l’immigration illégale.

Le bâtiment, comme la restauration, recrutent déjà beaucoup de travailleurs clandestins. (...)
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