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Ecole virtuelle et petits boulots, le nouveau quotidien de lycéens américains
Article mis en ligne le 10 juin 2021

Quand son père a perdu son emploi l’an dernier, Togi, alors 16 ans, n’a pas longtemps hésité à chercher un emploi pour aider sa famille malgré la peur du Covid. L’école est majoritairement virtuelle depuis plus d’un an aux Etats-Unis et certains jeunes n’ont eu d’autre choix que de jongler entre les cours et un travail rémunéré.

Au mieux, ces adolescents enchaînent heures de cours en ligne et petit boulot au fast-food, s’accrochant à l’idée d’un avenir meilleur.

(...) Au pire, ils ont disparu des radars des enseignants après un an d’école en ligne, sans certitude qu’ils reviendront à la prochaine rentrée.

"C’est épuisant", témoigne pudiquement Togi, décrivant des journées interminables laissant peu de place aux loisirs avec les copains.

Il travaille dans un fast-food d’un centre commercial d’Arlington en Virginie.

Les parents de Togi sont originaires de Mongolie mais la majorité des lycéens qui travaillent sont noirs ou hispaniques, souligne Elmer Roldan, responsable de l’antenne de Los Angeles de Communities in School (CIS), une organisation venant en aide aux élèves et à leurs familles.

Ces minorités "ont été les plus touchées par le Covid, que ce soit en matière d’infections ou de décès", de pertes d’emplois aussi. Certains parents, sans-papiers, n’ont pu recevoir les généreuses aides du gouvernement, mettant "sous pression" leurs enfants, nés aux Etats-Unis et donc en situation régulière puisqu’Américains, pour aller travailler, explique-t-il. (...)

"Quand l’alternative est soit d’aller travailler, soit de se retrouver à la rue avec sa famille, ils n’ont guère le choix" (...)

sur le terrain, les enseignants et les professionnels du réseau CIS font le même constat : le nombre de lycéens travaillant a considérablement augmenté pendant la pandémie ; ceux qui travaillaient déjà avant la crise ont accru leur volume d’heures, jusqu’à 35 heures hebdomadaires, rendant leur travail incompatible avec l’école.

"Légalement, ils ne peuvent pas travailler plus de 20 heures par semaine (...) mais il est très difficile de surveiller ce qu’il se passe en sous-main", souligne Elmer Roldan.

C’est un cercle vicieux avec un salaire hebdomadaire qui monte à mesure que les heures travaillées s’accumulent. (...)

Alors que de nombreux établissements annoncent le retour en présentiel à la rentrée, Elmer Roldan s’inquiète du fait que des lycéens soient désormais contraints de choisir entre école et travail.

"Nous avons créé un environnement où quitter l’école pour travailler semble plus facile", déplore Hailly Korman.

En particulier pour les enfants en difficulté scolaire et dont le virtuel a accéléré le décrochage. (...)

Dès lors que l’école ne constitue plus une option acceptable parce qu’elle met en échec, ces enfants s’éloignent "des opportunités offertes par l’éducation" (...)