Le collectif « travail social en lutte » de Limoges et les jeunes majeurs issus de l’ASE : agir et donner sens au principe de solidarité

1er constat : des travailleurs sociaux motivés et engagés

Loin des idées reçues, celles qui laissent supposer que les militants syndicaux sont surtout actifs dans la défense des droits des salariés, les participants ont échangé à partir des faits et d’analyses en référence à ce qui se pratique dans les services. Alors que dans les structures nationales, il est difficile parfois de recueillir et d’entendre cette parole du terrain, c’était celle-ci qui s’exprimait. Elle était portée notamment par des travailleurs sociaux engagés et militants. La grande majorité d’entre eux ont une solide expérience de praticiens du travail social. Bref, ils savent de quoi ils parlent.

2ème constat : des questions et une réflexion portée par du sens sans tabous

Les travailleurs sociaux qu’ils soient militants ou non sont souvent perçus comme des empécheurs de tourner en rond, ceux qui répèteraient inlassablement la même chose notamment sur les méfaits du libéralisme et de ses contraintes économiques. Or des voix distinctes se sont exprimées au sein de cette assemblée. Mais il faut quand même accepter de regarder cette réalité : les nouvelles manières de gérer, où l’on parle beaucoup de performance et de résultats, affectent les pratiques de travail social. C’est une question de mesure et la mesure n’y est plus. Certes, il ne faut pas réduire la question des pratiques sociales à la seule aune de la gestion des places disponibles, mais force est de constater les pratiques actuelles. Tous ou presque sont convaincus que la place de l’Etat est essentielle. Ce qui est dénoncé est sa façon parfois de céder aux intérêts du secteur privés. Pourtant un Etat régulateur, équitable et protecteur reste nécessaire. Tous l’appellent de leurs voeux.

3ème constat : agir le principe de solidarité

J’ai pu découvrir à Limoges ce qu’est le principe de solidarité appliqué entre pairs. La chaleur humaine, le partage sont des moteurs puissants. (...)

La solidarité s’adresse d’abord en direction des plus exclus. Or qui de plus exclu que celles et ceux qui, dans notre pays n’ont pas de droits sociaux,tout simplement parce que le droit de vivre en France ne leur est pas reconnu ? ou encore parce qu’ à leur majorité, les jeunes issus de l’aide sociale à l’enfance ne peuvent plus compter sur personne ou presque.

Droit et éthique au programme de la journée

Cette journée à Limoges était une journée de réflexion-formation centré sur les outils du droit et sur les pratiques éthiques et déontologiques des professionnels. Christophe Daadouch, juriste et analyste de l’évolution des lois nous a rappelé l’importance du droit mais aussi ses limites voire parfois le non droit que génèrent certaines décisions de justice. Il dénonce le sort fait aux étrangers. Exemples à l’appui ce militant de la Cimade a mis en lumière ce combat permanent entre ceux qui font le droit « protecteur » et ceux qui tentent sans cesse de le détricoter. (...)

En fin de journée le collectif a présenté à la presse locale une motion. Dans celle-ci, un soutien à la proposition de Brigitte Bourguignon a été mis en avant. Proposition de loi qui vise à prendre en charge les jeunes issus de l’ASE au delà 18 ans.