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Egypte : la justice suspend la commission constituante
Article mis en ligne le 10 avril 2012

La justice égyptienne a décidé mardi de suspendre la commission chargée de rédiger la future Constitution, infligeant un revers aux islamistes qui dominent cette instance boycottée par les libéraux.

Le tribunal administratif du Caire n’a pas expliqué dans l’immédiat les raisons de sa décision, qui survient dans un contexte politique tendu, six semaines avant l’élection présidentielle.

Un recours avait été déposé auprès de la justice administrative par des juristes et des partis politiques libéraux accusant le Parlement d’avoir abusé de ses prérogatives en formant cette commission.

L’instance, formée de 100 personnes désignées fin mars par le Parlement —50 parlementaires et 50 non-parlementaires— est principalement composée de membres des Frères musulmans et de fondamentalistes salafistes, très largement majoritaires parmi les députés et sénateurs.

"La commission constituante est devenue nulle et non avenue par décision de justice et ne peut poursuivre son travail", a déclaré à la télévision publique Mohammed Nour Farhat, juriste et responsable du Parti démocrate social (libéral).

"Le Parlement doit se réunir pour réformer la commission constituante et nous l’invitons à commencer par mettre au point des critères (...) garantissant la représentation équitable de l’ensemble des forces sociales et politiques, pour que la commission ne soit pas dominée par un seul courant politique", a-t-il ajouté.

Devant le Conseil d’Etat au Caire, environ 150 personnes ont manifesté pour protester contre la "mainmise" des islamistes sur la commission.

"La Constitution n’est pas une question de majorité. L’Egypte restera un Etat civil", proclamait une pancarte, tandis que des manifestants criaient : "Il y en a deux à qui on ne peut pas faire confiance : l’armée et les Frères" musulmans.

Ces derniers sont la première force politique d’Egypte depuis qu’ils ont remporté les élections législatives. L’armée quant à elle dirige le pays depuis la chute du président Hosni Moubarak l’an dernier.

Les partis laïques se sont retirés de la commission, estimant que leur présence ne faisait que servir de caution aux islamistes pour la rédaction d’une loi fondamentale reflétant leurs options politico-religieuses.

La prestigieuse institution islamique sunnite d’Al-Azhar et l’église copte orthodoxe d’Egypte ont aussi décidé de la boycotter, tout comme la Cour suprême constitutionnelle qui a retiré son représentant en invoquant des "doutes et la confusion" sur sa formation. (...)

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