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Futura-Sciences
El Niño de plus en plus actif avec le réchauffement climatique ?
Article mis en ligne le 8 novembre 2013
dernière modification le 5 novembre 2013

Voilà 600 ans que la plus importante manifestation de la variabilité climatique naturelle n’avait pas été aussi intense. Le phénomène Enso, qui gouverne le climat mondial, aurait eu une activité plus importante ces trente dernières années que toute série de 30 ans de ces 600 dernières années.

La variabilité naturelle du Pacifique équatorial joue un rôle majeur dans le climat mondial. Si l’océan est plus chaud ou plus froid que l’état moyen, des sécheresses, des pluies diluviennes engendrant des crues ou d’importantes disparations de la faune marine peuvent survenir dans différentes régions du monde. Cette variabilité est caractérisée par le phénomène El Niño Southern Oscillation. (...)

En phase El Niño, les alizés s’affaiblissent, le Pacifique équatorial se réchauffe et la circulation atmosphérique est modifiée. Le nord de l’Amérique du Sud subit des pluies diluviennes, les cyclones dans le Pacifique changent leur trajectoire et l’Australie connaît d’importantes sécheresses. Enso modifie le climat mondial, et l’une des questions sensibles est de savoir s’il est affecté par le réchauffement d’origine anthropique actuel, qui agirait alors comme un forçage externe. L’enjeu est de taille car cette question constitue l’une des plus grandes incertitudes dans la prévision climatique.

Le phénomène Enso n’est pas linéaire et n’est pas un cycle, il est donc difficile de prévoir ses fluctuations futures. Par ailleurs, les données instrumentales sont trop récentes pour que les scientifiques puissent déterminer précisément la fréquence, ou l’intensité de l’événement au cours du temps. Aujourd’hui, les climatologues utilisent les données paléontoclimatiques comme les coraux, les cernes des troncs d’arbre ou encore les sédiments lacustres pour mieux déterminer l’activité d’Enso. Mais bien souvent, les reconstructions de sa variabilité temporelle, à partir de ces témoins, divergent. (...)

Cette étude donne des informations sur l’activité d’Enso passée, mais apporte surtout de meilleures précisions aux modèles de prévisions climatiques. « Appliquer ces observations et déterminer quels sont les modèles climatiques qui reproduisent le mieux ces variations passées nous donne une meilleure idée sur les modèles climatiques les plus susceptibles de reproduire la réponse Enso au changement climatique à venir », explique Shayne MacGregor dans un communiqué. L’étude montre comment le phénomène Enso a répondu par le passé aux forçages externes liés à des réchauffements climatiques, mais la question du pourquoi réagit-il est toujours ouverte. (...)