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Elon Musk rachète Twitter et fait déjà le ménage
#ElonMusk #Twitter
Article mis en ligne le 30 octobre 2022
dernière modification le 29 octobre 2022

Son acquisition à peine finalisée, le milliardaire a limogé plusieurs cadres. “La place publique numérique” voulue par Musk pourra être vite jugée, à l’aune des élections brésiliennes et américaines et de leurs candidats portés sur la désinformation.

Après s’être rétracté en juillet, Elon Musk ne devrait plus faire machine arrière : selon la presse américaine, le milliardaire a finalisé, jeudi 27 octobre, le rachat de Twitter pour 44 milliards de dollars. Le voilà désormais « Chief Twit », comme le proclame sa notule biographique sur le réseau social. « L’oiseau est libéré » (« The bird is freed »), y a-t-il écrit, s’affichant tout sourire avec un évier dans le hall de sa nouvelle acquisition pour illustrer très littéralement l’expression « Let that sink in » (« Je vous laisse vous faire à l’idée »).

Un aspirateur aurait été du meilleur effet, tant l’homme le plus riche du monde a déjà commencé à faire le ménage. Après avoir pris le contrôle, il a limogé plusieurs cadres, dont le directeur général, Parag Agrawal, et la responsable des affaires juridiques, Vijaya Gadde, qui avait validé l’expulsion de Trump en janvier 2021. Le Washington Post rapportait la semaine dernière que Musk envisageait de licencier 75 % des 7 500 salariés de Twitter, où règne depuis plus de deux ans un important malaise social. Le milliardaire a depuis contredit ce chiffre, mais prévoit toutefois un dégraissage massif.

Ce jeudi, dans une lettre ouverte aux annonceurs, le nouveau patron a tenu à rassurer son monde (celui qui paye, à tout le moins), rappelant comme il l’avait fait au printemps la nécessité « pour l’avenir de la civilisation d’avoir une place publique numérique », sans que celle-ci devienne « un paysage d’enfer où tout est permis ». À le lire, cette OPA sur le réseau social de la conversation n’est liée à aucune considération financière, mais à son désir d’« aider l’humanité ». (...)

À quoi faut-il s’attendre ? Comme l’analysait en avril Leïla Mörch, coordinatrice du projet de recherche Content Policy and Society Lab à l’université de Stanford, le rachat de Twitter par Musk est « une course à la maîtrise de l’espace public de discussion », pensé par l’homme d’affaires comme « la loi du plus fort ». En 2017, après l’attaque à la voiture-bélier d’un militant d’extrême droite qui avait fait une morte et plusieurs blessés dans les rangs de contre-manifestants, Donald Trump avait affirmé que les torts étaient « des deux côtés ». Musk adhère volontiers à cette fausse équivalence. « Le risque est grand de voir les médias sociaux se diviser en chambres d’écho d’extrême droite et d’extrême gauche », estime-t-il dans son court texte, quand il a, en réalité, déjà choisi son camp : opposé aux bannissements à vie, il est favorable au rétablissement du compte de l’ancien président américain, débranché après l’assaut contre le Capitole (événement pour lequel il est cité à comparaître devant la commission ad hoc de la Chambre des représentants).

S’il appelle à « construire ensemble [avec les publicitaires, ndlr] quelque chose d’extraordinaire », les premiers cas d’usage surgiront très vite pour juger de la trajectoire de Twitter en orbite Musk : le second tour de l’élection présidentielle brésilienne aura lieu le 30 octobre, et les élections de mi-mandat américaines suivront le 8 novembre. Leur point commun ? Elles placent aux portes du pouvoir des candidats nationaux-populistes portés sur la désinformation. Et accros aux réseaux sociaux.

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Permettre à toutes les opinions de s’exprimer

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