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En 2019, les conditions dans lesquelles les personnes rendent visite à leur proche détenu restent indignes dans de nombreuses prisons.
par Sarah Bosquet de l’Observatoire international des prisons-section française. "Proches de détenus", 8/15.
Article mis en ligne le 9 février 2019

Les conditions matérielles de visite restent médiocres, notamment en ce qui concerne l’hygiène des cabines de parloir ou leur sonorisation » : c’est le constat dressé par l’Uframa dans sa dernière enquête1. D’après elle, ce sont les maisons d’arrêt qui concentrent l’essentiel des problèmes : en 2017, plus d’une sur cinq organisaient encore les parloirs dans des salles communes, sans cloisons ni isolation phonique (contre 3,3 % dans les centres pénitentiaires).

C’est le cas de la maison d’arrêt de Nîmes, déjà épinglée dans un rapport de l’OIP en 2015 : « La salle des parloirs est vétuste et les conditions d’accueil qu’elle offre aux détenus et à leur famille ne respectent ni la dignité des personnes ni l’intimité de leurs échanges. »

Dans près de 17 % des prisons passées en revue par l’Uframa, les parloirs comportaient des cloisons à mi-hauteur. À la maison d’arrêt de Valenciennes, les « boxes sont séparés par des cloisons basses sans porte, n’assurant aucune intimité ni confidentialité. L’espace est confiné ; un brouhaha important y règne »2 , remarquait la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) en 2015. « Des surveillants passent toutes les cinq minutes »3, ajoute une proche de détenue interrogée par l’OIP. À Troyes, « les parloirs se font dans un couloir bruyant et servant de lieu de passage pour se rendre en détention »4, notait l’équipe d’Adeline Hazan la même année. Des conditions qui ne sont pas sans effet sur la qualité de la rencontre : « On sort de la visite sans avoir pu communiquer. Tout le monde a été gêné par les conversations des autres, il n’y a aucun échange », témoigne une dame qui a longtemps rendu visite à sa fille dans ce type de parloir.
Les maisons d’arrêt sont aussi les plus concernées par les problèmes d’hygiène (...)

À noter aussi : 40 % des établissements étudiés par l’Uframa ne seraient pas équipés de toilettes accessibles aux proches et aux familles de personnes incarcérées pendant le temps du parloir. « Cette caractéristique peut gêner les visites de certaines personnes, notamment lorsqu’il s’agit d’enfants en bas âge », soulignait l’association.