Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Basta !
En Île-de-France, de plus en plus de communes optent pour des espaces verts « zéro pesticide »
Article mis en ligne le 16 mai 2016
dernière modification le 13 mai 2016

En finir avec les pesticides dans les espaces publics. C’est l’objectif affiché par des communes en Île-de-France. Ce revirement commence à faire tâche d’huile, anticipant une prochaine interdiction réglementaire. Végétalisation des cimetières, diversification des espèces plantées, méthodes alternatives de désherbage et de lutte contre les espèces invasives ou nuisibles... Autant d’alternatives pour protéger la santé des citoyens, réduire la pollution des sols et des nappes phréatiques. Pour le plus grand bien des salariés, des habitants, mais aussi des finances publiques. Reportage.

Vers la fin des pesticides en Ile-de-France ? Sur les 1281 communes de la région, 232 ont déjà banni ces produits de leurs espaces verts. Deux départements, la Seine-Saint-Denis et le Val d’Oise, s’affichent même en « zéro pesticide ». D’autres suivent de près : environ un millier de communes franciliennes seraient engagées dans une démarche visant à réduire leur utilisation, selon Natureparif, l’Agence régionale de la nature et de la biodiversité en Ile-de-France. « Le sujet est bien pris en main par les collectivités », se réjouit Jonathan Flandin, de Natureparif. Pour nombre d’élus engagés dans cette démarche, les préoccupations environnementales recoupent des enjeux de santé publique. « Nous avons la responsabilité d’arrêter toute cette chimie, témoigne Sylvette Amestoy, élue en charge du développement durable à Courdimanche, dans le Val d’Oise. J’ai vu des agents utiliser ces produits sans masque ni combinaison, ça fait froid dans le dos. » (...)

A compter du 1er janvier 2017, la loi relative « à la transition énergétique pour la croissance verte » prévoit la mise en place de l’objectif « zéro phyto » [2] dans l’ensemble des espaces publics [3]. (...)

Des cimetières « zéro pesticide »

« Il reste encore beaucoup de travail à faire, notamment sur les espaces "à contraintes" que sont les cimetières et les terrains de sport », concède Jonathan Flandin [4]. En Ile-de-France, alors que 80 % des espaces verts se passent désormais de pesticides, seulement un tiers des cimetières les ont banni. Problème : les quelque 1 600 cimetières de la région, souvent placés au dessus de nappes phréatiques, couvrent environ 20 km2. Le recours à des pesticides pour désherber autour des sépultures peut représenter jusqu’à 20 % de la consommation totale d’une commune ! [5] « Le cimetière ? C’était le seul hic, concède Sylvette Amestoy. Les seniors tiquaient sur la propreté. » En cause : l’aménagement très minéral de ces espaces, accompagné d’une perception négative des « herbes folles », considérées comme un signe d’abandon.

Aux réticences des usagers, plus habitués à des lieux de recueillement aseptisés, s’ajoute l’opposition des lobbies agro-chimiques, toujours enclins à monter au créneau lorsque leurs intérêts sont menacés. (...)

Supprimer les pesticides partout – y compris au cimetière – est un pari gagné par la ville de Courdimanche. Puisque les gravillons facilitent la repousse des « mauvaises herbes », la municipalité de 6 600 habitants a décidé d’investir dans des allées enherbées. « Là où y avait de la terre, on a semé des prairies fleuries et fait en sorte que le cimetière soit moins triste. Depuis l’enherbage, il n’y a plus de plaintes de citoyens mécontents. » (...)