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Jean-Marie Harribey, pour Alternatives Economiques
En guise de « journal » d’outre-tombe « d’un économiste en crise »
Article mis en ligne le 17 janvier 2015
dernière modification le 14 janvier 2015

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J’ai trouvé ce que je cherchais, ça n’a pas été long. Un éclair m’a traversé, comme une rafale. Quoi de l’intelligence ou de la connerie l’emportera ? De la culture ou de la barbarie ? Du crayon ou de la Kalach ? L’incertitude radicale, chère à John Maynard Keynes, qui empêche qu’aucune décision économique soit vraiment rationnelle, vient de tomber.

D’abord, je ne suis riche que de votre amour, de votre compassion, de votre « empathie » (ça, c’était Adam Smith qui le disait, et que n’ont pas compris ses lointains épigones accrochés à la main invisible qu’ils voient pourtant partout). Macron veut remplacer le train par le car, pour créer de l’emploi et de la croissance : de la richesse ! Pourquoi pas des diligences ou des chaises à porteurs, ça ferait des emplois en nombre ?

Mon mieux ne dépend pas des « eaux glacées du calcul égoïste ». Ah, grand-père Karl, que n’avais-tu pas dit qui ne fût travesti ? Par exemple, « l’économie vraie, l’épargne, consiste à économiser du temps de travail », transformé en culte de la productivité ; ou bien « Étant donné l’intensité et la productivité du travail, le temps que la société doit consacrer à la production matérielle est d’autant plus court, et le temps disponible pour le libre épanouissement des individus d’autant plus grand que le travail est distribué plus également entre tous les membres de la société, et qu’une couche sociale a moins le pouvoir de se décharger sur une autre de cette nécessité imposée par la nature. »

Notre mieux collectif ne peut être fondé sur la compétitivité, puisque ce que les uns gagneraient, d’autres le perdraient. Il y a trois formes de jeu. Le jeu à somme positive, celui à somme négative et celui à somme nulle. Au moment même où je vous parle, le jeu économique est à somme nulle, ce qui part d’un côté est pris de l’autre : quand 1 % de la population prend la moitié de la richesse, les 99 % autres doivent se partager l’autre moitié. Avec le temps qui s’écoule, le jeu devient-il à somme positive ? Oui, clament ceux qui voudraient entrer dans le cercle des 1 % ou bénéficier des miettes concédées par lui. Non, si l’on compte ce qui ne compte pas en économie et qu’on ne compte plus ce qui se compte habituellement. C’est un truc simple comme toutes les choses compliquées. (...)