
Monsieur le Président,
La répression contre la liberté d’expression sous votre régime atteint des niveaux alarmants et sans précédent dans l’histoire récente de l’Égypte. Des centaines d’Égyptiens et d’Égyptiennes, notamment des militant·e·s, des journalistes, des personnalités politiques, des supporters de football et des artistes, sont emprisonnés sans bénéficier d’un procès équitable.
Depuis décembre 2017, Amnesty International a recensé au moins 111 cas de personnes détenues par l’Agence de sécurité nationale pour vous avoir critiqué ainsi que la situation des droits humains en Égypte. Parmi eux, Amal Fathy, Hisham Genena et Wael Abbas ont été emprisonnés et sont qualifiés de « terroristes » et de « criminels » par les médias, simplement pour avoir exprimé leurs opinions. Ces mesures injustifiées et impitoyables, visant à museler les voix pacifiques, poussent des centaines de militants et d’opposants à quitter le pays pour éviter toute arrestation arbitraire.
Dans ce climat de répression, votre gouvernement s’efforce de faire adopter de nouvelles lois qui autorisent une censure massive des plateformes d’information indépendantes et des sites des organisations de défense des droits humains. Cette nouvelle législation confère à votre gouvernement un contrôle quasi-total sur les organes de la presse écrite, en ligne et audiovisuelle qui menace fortement la liberté d’expression de des Égyptien·ne·s.
La liberté d’expression est un droit humain que l’Égypte est légalement tenue de respecter. Je vous demande d’honorer cet engagement et de protéger le droit à la liberté d’expression.
Ainsi, je vous exhorte à :
– mettre fin à la répression de la liberté d’expression ;
– libérer toutes les autres personnes qui ont été emprisonnées pour avoir simplement exprimé leurs opinions ou mené leur travail de journalistes ;
– amender les lois qui restreignent la liberté d’expression.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération.