
Comme de nombreux parents je découvre les outils numériques qui doivent permette à mes enfants de continuer leur scolarité à distance, avec du retard, des mauvaises surprises, et beaucoup d’énergie passée pour comprendre ce qui leur ai demandé. Les enseignants doivent souvent s’occuper de leurs enfants à la maison, ce qui les rend peu disponibles (ou complètement en arrêt), pour répondre à nos questions malgré la bonne volonté des chefs d’établissements.
Avec mon métier d’agriculteur-éleveur, comme tant d’autres qui travaillent chez eux avec le vivant, il n’est pas possible pour nous d’abandonner nos animaux ou nos cultures pour s’adonner à l’école à la maison. Hors nos enfants sont chez nous, souvent seuls, ou dans les champs et élevages avec nous.
En tant que parent seul, absent de la maison la plus grande partie de la journée, comment pourrais-je accompagner mes enfants pour étudier ? Je n ’en ai pas le temps matériel. J’arrivais tout juste à bout des devoirs le soir en temps normal.
Si ce n’est la bonne volonté d’une amie AESH qui travaille dans l’éducation nationale, et qui fait travailler mes enfants via Skype depuis ce matin ils seraient déjà bien en retard après 3 jours de programme, pourtant allégé par une mise en route délicate. Cette amie AESH, en garde d’un enfant, devrait aussi être en arrêt de travail.
Je ne doute pas que « l’école à la maison », va devenir dans les semaines qui viennent (ou mois !) un très fort accélérateur des inégalités d’accès à l’instruction, pour cette raison d’indisponibilité totale comme la nôtre comme pour d’autres raisons sociales : accès à internet, ordinateurs disponibles à la maison en nombre suffisants (quand plusieurs enfants), capacité des parents à comprendre l’enseignement de leurs enfants, etc. Cette situation et sans aucun doute partagée par de nombreux travailleurs indépendants (commerçants, artisans, etc.)
C’est fortement anxiogène de ne pas être en capacité de soutenir ses enfants dans leurs apprentissages. Si rien ne change dans les semaines à venir, le dispositif "l’école à la maison" deviendrait un privilège pour quelques uns, insupportable pour d’autres.
Comme le suggère un commentateur, la mise en place d’un fonctionnement type aide Skype pour les personnes prêtes à aider nos enfants ne serait-il pas une ébauche de solution ?
Merci infiniment aux bonnes volontés qui nous aident informellement.