
Plus qu’un simple loisir, le tourisme est devenu un bien de consommation comme les autres dans les pays “riches”. Dont les ressortissants apprécient particulièrement les destinations ensoleillées… du Sud ! Soit de nombreux pays en développement. Une double dynamique qui crée une autre forme de relations commerciales Nord/Sud. Et motive l’émergence d’un tourisme équitable, qui n’en est encore qu’à ses débuts.
(...) les touristes des pays dits “développés” aiment séjourner dans les pays dits “en développement” – tout comme ils consomment finalement plus de café que ceux qui le produisent ! Le tourisme est ainsi à l’origine de nouvelles relations commerciales, qui mobilisent toute une chaîne d’acteurs.
Mais s’il représente une manne économique indéniable, la demande est forte et la pression touristique s’accroît avec le nombre de voyageurs. Déplacements de population, dégradation de l’environnement et parfois même exploitation des populations locales peuvent hélas en découler. (...)
D’où l’idée d’un “tourisme équitable”, qui appliquerait les mêmes règles que toute autre forme de commerce du même type. Le contexte actuel s’y prête : alors que les Trente glorieuses avaient fait naître un tourisme de masse potentiellement nuisible, la crise semble lui rendre ses lettres de noblesse. Selon le baromètre 2009 de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), agence de l’ONU, il devient possible « de mettre en place des stratégies favorables à un développement durable et à une évolution vers l’économie verte ». Les acteurs du tourisme équitable et solidaire, qui placent l’homme au centre de la démarche, peuvent donc espérer de beaux lendemains. (...)
Comment le tourisme équitable fonctionne-t-il ?
C’est très simple. A l’instar du commerce éponyme, la pratique exige une transparence complète de l’opérateur, et impose une juste rémunération des hôtes ainsi que l’investissement d’une "plus-value équitable" dans des projets collectifs (santé, éducation, eau potable, etc.). Objectif : favoriser la rencontre entre voyageurs et communautés accueillantes qui ont sciemment décidé de s’ouvrir au tourisme. "Cela implique une forte notion de justice et d’équité entre tous les intervenants (...)
Différentes associations proposent des évasions aux quatre coins du monde. Reste à déplorer un surcoût, qui peut atteindre 20 % par rapport aux circuits classiques, expliqué en partie par une durée moyenne de séjour plus longue. De quoi attirer en priorité les plus aisés… mais sans pour autant décourager tous ceux pour qui consommer équitable est un vrai choix.