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Basta !
Et si on faisait la révolution... des indicateurs de richesse !
Article mis en ligne le 6 mars 2011
dernière modification le 4 mars 2011

Dans son nouveau documentaire Indices, le réalisateur Vincent Glenn s’attaque au sacro-saint Produit intérieur Brut (PIB), l’indicateur devenu LA référence d’évaluation de la richesse des nations. Et pour cause, cette mesure arbitraire et faussée de la croissance cache misère sociale et dégâts environnementaux, en se focalisant sur les biens produits, vendus et consommés.

Face à ces limites, les sociétés entreprennent de trouver d’autres thermomètres. Enquête sur ces nouveaux indicateurs de richesse.(...)

Il y a 60 ans que le Produit intérieur brut (PIB) fait la pluie et le beau temps sur nos économies et sur nos vies. Vincent Glenn, dans son nouveau documentaire Indices, en salle depuis le mercredi 2 mars, évoque l’obsession de nos sociétés pour cet indicateur de référence sur la richesses des nations ainsi que ses limites. Inventé dans les années 1930 aux États-Unis, le produit intérieur brut a débarqué en Europe avec les accords de Bretton Woods et le plan Marshall, pour financer la reconstruction de l’Europe après la Seconde guerre mondiale. Conçu pour mesurer l’activité du marché, le PIB est devenu l’indicateur phare de la performance de nos sociétés.(...)

Constitué parallèlement à la commission Stiglitz, début 2008, le Fair réunit des économistes, sociologues, philosophes, militant associatifs. Il entend ramener la société civile au premier rang de la définition des indicateurs de richesses. « Il s’agit de définir ce qui compte pour la société. Ce sur quoi elle estime pouvoir être jugée. On ne peut raisonnablement pas laisser ces questions aux seuls économistes, souligne Florence Jany-Catrice, maître de conférence en économie à l’université de Lille I et actuelle coprésidente du Fair. Les indicateurs de richesse sont des outils politiques, qui doivent être discutés et choisis au terme de délibérations démocratiques. »(...)

la société civile a plusieurs longueurs d’avance sur les institutions. « Elle est plus à même de faire le lien, nécessaire, entre les dimensions sociales et environnementales que les économistes et autres universitaires, qui ont tendance à s’enfermer dans leur discipline »(...)

L’Indice de progrès véritable, l’Indice de bien-être économique durable, le Bip 40, sont autant d’initiatives visant à décrire le plus précisément possible l’état de nos sociétés. Pour mettre au jour ses inégalités et déséquilibres, et se doter de politiques solides capables d’y suppléer. Cette multiplicité semble essentielle, pour mettre fin au rôle fétiche du PIB. (...)

Actuellement, pour tenter de ne pas couler, nos dirigeants sont plutôt décidés à s’accrocher aux vieilles valeurs du capitalisme, que sont la croissance (du PIB), et l’argent.
(...)
Nicolas Sarkozy avait bien promis, lors de la remise du rapport de la commission Stiglitz, en septembre 2009, qu’il y aurait « un avant et un après ce rapport ». Et qu’il fallait changer radicalement nos modes de vie et de production. Dans un élan de générosité (ou de délire), il avait même qualifié la réflexion engagée par la commission de « formidable révolution ». Mais « honnêtement, il n’y a pas eu beaucoup d’après », relève Jean Gadrey. (...)

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