
Au moins 46 personnes ont été tuées et des dizaines blessées par un immense éboulement d’ordures dans la plus grande décharge d’Ethiopie, en périphérie d’Addis Abeba, que les riverains attribuent à des travaux d’aplanissement sur la partie supérieure du site.
Le bilan de cette catastrophe, survenue samedi soir au sud-ouest de la capitale éthiopienne, est "désormais de 46 morts, dont 32 de sexe féminin et 14 de sexe masculin", a déclaré dimanche à l’AFP Dagmawit Moges, une porte-parole de la municipalité d’Addis Abeba, précisant que quelques enfants figuraient parmi ces victimes.
Mme Moges a précisé que la plupart des personnes tuées étaient des "squatteurs" habitant sur cette décharge et fouillant quotidiennement les hauts amoncellements de déchets à la recherche d’objets susceptibles d’avoir de la valeur. (...)
Les résidents soutiennent que cet effondrement est dû à des travaux d’aplanissement au sommet de la montagne de déchets, dans le cadre de la construction d’une centrale au biogaz exploitant les ordures. Ces travaux auraient accentué la pression sur les flancs de la colline, entraînant l’éboulement.
"C’est arrivé parce qu’ils compressaient les déchets", a commenté Ibrahim Mohamed, dont la bicoque a échappé de justesse à l’éboulement.
Berhanu Degefe a reconnu que les autorités avaient demandé aux chiffonniers d’évacuer le dépotoir en raison des travaux, mais que ceux-ci étaient restés malgré les avertissements. La décharge avait en outre été fermée l’année passée au profit d’un autre dépôt d’ordures, où les habitants de Koshe n’ont pas souhaité "déménager".
Un journaliste de l’AFP présent sur place a remarqué de nombreuses autres fissures sur la partie supérieure de l’immense monticule, suggérant que d’autres éboulements sont à craindre.
Koshe est depuis plus de 40 ans le principal lieu d’entreposage des ordures d’Addis Abeba, capitale de 4 millions d’habitants à la croissance démographique galopante.
Selon les résidents interrogés par l’AFP, la décharge compte environ 300 habitants vivant dans une cinquantaine d’abris de fortune, dont quelques-uns ont été épargnés par l’éboulement.
Les décharges, recelant de nombreux déchets parfois toxiques, sont souvent l’unique moyen de survie des plus pauvres en Afrique et dans de nombreux pays au monde. (...)
En 2016, au moins 16 personnes avaient été tuées et 61 blessées par une explosion dans une décharge de la périphérie de Cotonou, au Bénin, où des riverains tentaient de récupérer de la farine avariée, qu’une entreprise venait de déposer avant d’y mettre le feu.