
Entre 1500 et 2000 étudiants sont confinés sur le campus universitaire de Bordeaux (...) une mini-ville désormais fantomatique à l’heure du confinement.(...)
Ismaël soupèse un sac de courses, c’est jour de fête : "si je peux tenir la semaine avec, c’est déjà pas mal !". Confiné en Cité U près de Bordeaux, cet étudiant privé de petit boulot par la crise sanitaire, va pouvoir remplir son frigo grâce aux tournées d’un collectif monté dans "l’urgence".
"Je suis intérimaire et là je n’ai plus de missions, je fais avec le peu que j’ai", confie Ismaël Guindo, doctorant en droit à Bordeaux, qui ne pouvait pas rentrer en Côte d’Ivoire. Il a fait ses comptes : "60 à 70%" en moins dans le portefeuille.
700 demandes d’aide alimentaire
Dans cette zone périurbaine bordée par les vignes et la rocade à Pessac, Talence et Gradignan, Resto U, cafet’ et associations étudiantes ont fermé. (...)
La distribution est financée par une cagnotte en ligne Leetchi qui cumulait 36 500 euros jeudi mais le collectif craint "de ne pouvoir tenir jusqu’au bout du confinement". "On fait une aide d’appoint mais ce n’est pas à nous d’assurer une logistique d’ampleur", souligne Yannis qui attend plus de "réactivité" de la part des autorités.
Aides, colis et permanence téléphonique
"Le Crous n’a pas abandonné les étudiants, on se met en ordre de marche et on invente au jour le jour", répond le directeur général Nouvelle-Aquitaine, Jean-Pierre Ferré, qui salue par ailleurs une initiative "bienvenue".
Selon lui, 70 000 euros d’aides "sur évaluation sociale" ont été attribués depuis le confinement à 500 étudiants, auxquels s’ajoutent 60 000 euros en bons d’achats, en cours de distribution et des portages de colis alimentaires en lien avec la ville de Bordeaux et la Banque alimentaire.
"La difficulté est d’arriver à capter les étudiants qui n’ont pas forcément le réflexe de se tourner vers nous", constate toutefois Anne-Marie Tournepiche, vice-présidente "Vie étudiante" à l’université qui s’est également "adaptée" avec des coups de pouce financiers pour s’alimenter ou "réduire la fracture numérique". (...)