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Face aux tentatives d’assimilation au marché ou à logique caritative, les associations citoyennes doivent agir ensemble
Article mis en ligne le 23 mai 2014

Face aux tentatives d’assimilation au marché ou à logique caritative, les associations citoyennes doivent agir ensemble

La parole du collectif a eu un tel écho dans la presse et auprès des associations que les instances plus officielles de la vie associative ont été contraintes de bouger. Mais surtout, un nouveau discours se développe depuis quelques mois, sur lequel le collectif des associations citoyennes s’est penché lors de sa réunion plénière du 8 mars.

De nombreux articles de presse, en particulier dans le journal Le Monde, mais aussi des fondations, des associations nationales présentent le déclin des financements publics comme inéluctable et proposent aux associations de s’appuyer sur le mécénat d’entreprise, le mécénat de compétences, l’appel aux fonds privés sur Internet ou par voie de publicité. Mais jamais il n’est dit à combien d’associations ces solutions peuvent s’appliquer (quelques milliers pour 1 million d’associations). Ces thèses trouvent aujourd’hui un écho au sein d’un certain nombre de réseaux associatifs. Le ministère de la vie associative a mis en place un groupe de travail sur le bénévolat des personnes actives, dont l’animation a été confiée à l’association Le Rameau, dont le titre « le rayonnement des associations par le mécénat d’entreprise, pour travailler notamment sur les modèles économiques des associations, administrations et d’universités » traduit bien l’objectif.

Cette campagne constitue un accompagnement de la politique d’austérité, dont l’aggravation casse les repères sociaux et détruit notre société. (...)

Elle est en cohérence avec les positions européennes, qui considèrent les associations comme des entreprises sous le seul angle de leur activité commerciale et ne veulent pas d’une société civile organisée. Elle est également en phase avec la pression terrible exercée sur la démocratie par les traités de libre-échange au niveau mondial, notamment entre l’Europe et le Canada et entre l’Europe et les Etats-Unis. Avec la mise en place de tribunaux privés pour régler les différends entre les entreprises et les collectivités publiques, les associations sont menacées non seulement par la baisse de leurs financements, mais par le risque juridique de voir leurs activités devenir hors-la-loi. Un des arguments du secteur privé est de dénoncer « la part belle faite au secteur associatif, qui est un obstacle à la liberté d’établissement ». (...)

Face à l’offensive néolibérale, les associations ont le devoir de réagir afin de réaffirmer leur volonté d’agir au service du bien commun. Les associations citoyennes refusent d’émarger à la mendicité. Elles ont besoin de financements publics, stables et garantis.

Elles doivent pour cela à la fois constituer un rapport de forces et rendre visible l’espoir dont elles sont porteuses.

Ces difficultés ne sont pas spécifiques aux associations. C’est l’ensemble des peuples européens qui sont frappés par l’offensive néolibérale, l’austérité et la montée de l’extrême droite. Il faut rebâtir le politique en dehors du néo-libéralisme, afin que le pouvoir soit lié aux citoyens et non à l’intérêt de l’entreprise. (...)

Ebaucher six pistes de réflexion et d’action (...)

Dans une période où les inégalités, les précarités et la misère s’accroissent dans notre pays, où le repli sur soi est présenté par l’idéologie dominante comme la panacée, les associations citoyennes ont conscience de représenter l’un des derniers remparts face à l’éclatement des solidarités, à la montée de l’extrême droite et l’exacerbation des communautarismes. Cela leur donne une responsabilité. Ces associations produisent d’abord du développement humain, de la démocratie locale, de la participation, du lien social et de l’épanouissement des personnes. Face aux conséquences dramatiques des politiques mises en œuvre, l’action associative constitue l’une des bases principales pour reconstruire une société humaine, responsable et solidaire. Le collectif entend situer son action dans cette perspective et s’organiser pour cela sur une base autonome et participative.