
La France est l’un des pays d’Europe où les riches sont les plus riches. Les 1 % les plus riches reçoivent au moins 7 600 euros par mois contre 5 000 euros en moyenne dans l’Union européenne.
(...) L’Hexagone arrive en seconde position pour le niveau de vie des plus riches, juste après la Norvège très largement en tête du classement avec un niveau de vie au minimum de 9 500 euros par mois. Notre pays devance le Danemark où ce seuil est de 7 300 euros. Les 1 % les plus riches du Royaume-Uni sont moins aisés que les Français : il « suffit » de 6 600 euros pour appartenir au club des ultra-riches outre-Manche. En Pologne ou en Hongrie, on appartient aux 1 % les plus riches à partir de respectivement 1 700 et 1 300 euros mensuels « seulement ». (...)
Nos 1 % les plus riches français sont très gourmands : ils s’accaparent 3,1 % du revenu national, comme les Italiens. Seuls les Portugais font mieux avec 3,3 %. En Norvège, les riches sont très riches par rapport à la moyenne européenne, mais les pauvres le sont bien moins qu’ailleurs : par conséquent, les premiers ne récupèrent « que » 2,3 % des revenus du pays, niveau le plus faible en Europe. Les riches Britanniques sont à peu près au niveau français (3 %), les Allemands au-dessous (2,8 %). (...)
Ces données donnent une indication globale. Elles invalident totalement la thèse d’une fuite des super-riches sous l’effet d’un « assommoir fiscal » utilisée comme un prétexte pour réduire les impôts sur les plus riches. La France est un pays où les plus aisés gagnent beaucoup d’argent. Et encore ces chiffres sont-ils mesurés après impôts et prestations sociales : la redistribution a déjà opéré. Comme les impôts et les prestations sont plutôt développés en France, cela signifie qu’avant impôts, notre pays est ultra-inégalitaire. (...)
Les mesures récentes d’allègement de l’impôt sur la fortune et de baisse de l’imposition des revenus financiers vont accroître les écarts dans les années à venir. Cela ne peut que faire grossir les tensions au sein des catégories populaires et moyennes pour qui, à l’inverse, les revenus baissent ou stagnent. Cela ne semble pas préoccuper outre-mesure la majorité.