
Alors que Christophe Castaner se dit à son tour « choqué » par la fresque de Stains, le maire (PCF) de la ville, Azzedine Taïbi refuse toute censure.
« Je ne serai pas le censeur du préfet. » Azzedine Taïbi, le maire communiste de Stains écarte toute mise en demeure que l’Etat lui adresserait concernant la modification du contenu de la fresque rendant hommage à Adama Traoré et George Floyd, morts à l’issue de leur arrestation, l’un en France, en 2016, le second, aux Etats-Unis, le 25 mai dernier.
« Je n’ai pour l’instant reçu ni courrier, ni appel du préfet me demandant d’enlever quoi que ce soit », ajoute l’élu qui a inauguré l’hommage la semaine passée, en présence d’Assa Traoré, la sœur d’Adama Traoré, décédé il y a quatre ans, dans une gendarmerie du Val-d’Oise, après son interpellation.
Le dessin a provoqué la colère du syndicat de policiers Alliance qui a organisé un rassemblement ce lundi à Bobigny. L’organisation dénonce en particulier « l’amalgame » que ferait la fresque et demande le retrait de la mention « policières » de la phrase « Contre le racisme et les violences policières ».
Le ministre de l’Intérieur choqué par « l’amalgame » des faits
Ce mardi, c’est au tour de Christophe Castaner de réagir à la suite d’une question posée à l’Assemblée nationale. Le ministre de l’Intérieur s’est dit « choqué » également par « l’amalgame » des faits. Il a estimé que les « élus de la République devaient se montrer à la hauteur de ce que font les forces de l’ordre ».
L’Observatoire de la liberté de création qui réunit sous l’égide de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) une quinzaine d’associations a adressé une lettre ouverte au préfet. « Faut-il vous rappeler qu’il ne vous appartient pas de restreindre la liberté d’expression et de création et d’ordonner de modifier une fresque ? Que la liberté d’expression est protégée par la Déclaration des droits de l’Homme ? », a rappelé l’Observatoire dans son courrier.
De son côté, Azzedine Taïbi ne s’en laisse pas compter et veut aller plus loin : « J’appelle au débat et j’invite à Stains le préfet, les associations, les citoyens, les syndicats de police et le défenseur des droits. »