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Oxfam International
Gaza : Les fermiers en danger dans les "zones d’accès restreint"
Article mis en ligne le 14 juin 2014
dernière modification le 10 juin 2014

Un tiers des terres les plus fertiles de Gaza se situe dans les "zones d’accès restreint", où la liberté de circulation des Palestiniens est limitée par le gouvernement israélien. La multiplication des incidents ces derniers mois dans cette « zone tampon », qui s’étend parfois jusqu’à 1km à l’intérieur de la bande de Gaza, a de graves conséquences pour les fermiers qui dépendent de ces terres, comme Khalil Ibrahim Jendiya.

Cultiver à Gaza reste dangereux

En mai 2013, l’armée israélienne a brûlé une grande partie du champ de blé et de la dernière récolte de Khalil. Ces derniers mois, des coups de feu ont été tirés contre des fermiers, des civils et des manifestants dans les zones d’accès restreint, forçant les fermiers à quitter leur terre. Dans les premiers mois de 2014, on a recensé au moins 81 incidents au cours desquels l’armée israélienne a ouvert le feu. De nombreuses personnes ont été blessées ou tuées.

Même quand Khalil peut se rendre sur sa terre, le manque d’eau pose un énorme problème aux fermiers de Gaza. "La plupart des puits ont été détruits par l’armée israélienne lors d’incursions et d’opérations militaires, nous laissant sans eau pour irriguer nos terres". Khalil n’a d’autre choix que de compter sur l’eau de pluie pour irriguer ses récoltes, ce qui est beaucoup moins rentable.

Khalil possède un puit à faible capacité près de sa maison, à environ 1000 mètres de la barrière de séparation. Mais il ne peut pas se permettre d’acheter un système d’irrigation pour le connecter à sa terre. "J’ai pensé à emprunter l’argent à des amis pour l’installer, mais l’armée israélienne le détruira comme elle l’a fait pour mes champs, et je finirai couvert de dettes impossibles à rembourser." On rapporte que plus de 300 puits ont été démolis par l’armée israélienne dans les zones d’accès restreint depuis l’année dernière. "Il reste dangereux d’investir dans notre propre terre", affirme Khalil.

Quand il ne peut pas cultiver, Khalil part à la recherche de travail dans Gaza, avec sa charrette attelée à un âne. Mais il parvient difficilement à joindre les deux bouts et à pourvoir aux besoins d’une famille étendue de 13 personnes. « Mes enfants ont grandi et leurs besoins ont augmenté. Je ne suis pas capable de leur assurer une vie digne. »
La situation à Gaza en quelques chiffres (...)