
Les zones rurales isolées affichent le niveau de vie le plus faible. Mais c’est dans les villes-centres que les inégalités de revenus sont les plus fortes. La grande richesse de quelques quartiers favorisés y côtoie l’extrême pauvreté.
Les zones rurales isolées sont celles où le niveau de vie médian est le moins élevé : 1 495 euros par mois, selon les données 2012 de l’Insee [1]. Les territoires les plus aisés sont les banlieues des grands pôles urbains (1 718 euros) et leurs couronnes (1 748 euros). Avec 1 561 euros, les villes-centres occupent une position intermédiaire. Les couronnes périphériques des grandes villes sont le plus souvent occupées par des ménages des couches moyennes qui disposent d’un niveau de vie leur permettant d’accéder à la propriété individuelle. Le milieu rural isolé est, lui, en partie composé de ménages d’agriculteurs âgés avec de faibles retraites du fait notamment de l’inactivité (officielle) des femmes.
Ces données doivent être relativisées en tenant compte de la taille de la population concernée. Les territoires ruraux isolés abritent moins de 5 % de la population, alors que cette dernière habite désormais à 57,8 % dans les grands pôles urbains et à 19,6 % dans leur couronne. Les seules banlieues regroupent huit fois plus d’habitants que les zones rurales isolées. Leur niveau de vie médian est celui d’un ensemble qui regroupe des banlieues très favorisées et des banlieues très pauvres, situées bien en dessous du niveau de vie observé en milieu rural. (...)
Les grandes villes : des pauvres plus pauvres, des riches plus riches
Les niveaux de vie des 10 % les plus pauvres sont au plus bas dans les villes-centres : ils touchent au mieux 768 euros mensuels (après impôts et prestations sociales). Vient ensuite le milieu rural isolé avec 833 euros. Dans les petites villes et le rural non isolé, ce niveau se situe entre 850 et 973 euros. C’est dans l’habitat périurbain (les couronnes des grands pôles) que le niveau maximum de ces 10 % les plus pauvres est le plus élevé (1 025 euros mensuels).
Quant aux 10 % les plus riches, ils perçoivent un minimum situé entre 2 600 et 2 748 euros par mois dans les zones rurales et les petits et moyens pôles respectivement. Dans les zones périurbaines, le seuil d’entrée dans la tranche des 10 % des plus riches est de 3 007 euros. Il est de 300 euros supplémentaires dans les grands pôles. (...)