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Libération
« Il faut lier la situation des travailleuses pauvres avec les autres discriminations, notamment de classe et d’origines »
Article mis en ligne le 13 mars 2022
dernière modification le 12 mars 2022

La sociologue Caroline Ibos, spécialiste des questions de genre, souligne la précarisation des travailleuses dites de « deuxième ligne », qui ne s’est pas arrangée pendant la crise du Covid. La problématique commence seulement à émerger dans le débat public.

Elles sont hôtesses de caisse, femmes de ménage ou encore auxiliaires de vie à domicile. Autant de professions dites de « deuxième ligne » qui ont continué de travailler sur site pendant la crise du Covid. Soit, au total, hors secteur médical, 4,6 millions de personnes rien que dans le secteur privé, selon la Dares, le service statistique du ministère du Travail. Et dans l’immense majorité des cas, des femmes, souvent précaires. Caroline Ibos, professeure de sociologie spécialiste des études de genre à l’université Paris-VIII, décrypte les stéréotypes à l’œuvre. (...)

Selon Eurostat, en 2017, 7,3 % des travailleuses françaises étaient considérées comme pauvres. Que sait-on de leur profil ?

Cela englobe des métiers, des systèmes de rémunération et des types d’employeur très différents. Le point commun est leur grande précarité, les temps de travail souvent partiels, fragmentés, subis. On retrouve aussi des nouvelles formes de domesticité, avec les nounous employées par des familles. Il faut aussi bien sûr lier la situation des travailleuses pauvres avec le poids des autres discriminations, notamment de classe et d’origines : on ne peut comprendre cette question des travailleuses essentielles sans croiser les rapports sociaux. (...)