 
	Depuis le début du mouvement contre la #reformedesretraites, les intimidations se multiplient contre les journalistes qui filment, photographient ou documentent les #ViolencesPolicieres lors des manifestations. La #greve9janvier n'a pas fait exception. https://t.co/qXtjB5lM1K
— Bastamag (@Bastamag) January 10, 2020
Les intimidations se multiplient contre les journalistes qui filment, photographient ou documentent les violences policières lors des manifestations. Déjà, après Mai 68, des syndicats policiers demandaient de « museler certaines radios insidieuses ».
Une petite musique anti-journalistes se répand de la part de certains élus et organisations syndicales de policiers. Le 7 décembre, Le Syndicat indépendant des commissaires de police (SICP), affilié à la CFE-CGC, a nommément ciblé cinq journalistes comme étant « les principaux acteurs » d’un « combat anti police nationale », les qualifiant d’ « imposteur », de « menteur » ou de « haineux ».
Ces journalistes sont David Dufresne, qui a documenté les violences policières depuis le début du mouvement des gilets jaunes, en particulier le nombre de blessures graves (éborgnement, mains arrachées, matraquages) liées à l’utilisation de certaines armes, avec « Allô place Beauvau » publié par Mediapart ; Taha Bouhafs, un jeune journaliste qui suit les mouvements sociaux pour le site Là-bas si j’y suis, et dont le téléphone avait été saisi par des policiers en juin alors qu’il réalisait un reportage sur les postiers sans-papiers en grève d’Alfortville (Val-de-Marne). Il a fallu une décision de justice pour que son outil de travail lui soit rendu quatre mois plus tard ; Gaspard Glanz, dont la petite agence Taranis News s’est spécialisée dans les vidéos de manifestations et d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre. Gaspard Glanz a été blessé par une grenade de désencerclement lors de la manifestation du 5 décembre contre la réforme des retraites. Alexis Poulin, chroniqueur pour plusieurs médias audiovisuels, ainsi qu’un compte anonymisé d’un « street reporter ».
La police contre la presse, déjà en mai-juin 1968
Un autre syndicat affilié à la CFE-CGC, Synergie officiers, multiplie également les tweets dénonçant ces journalistes, qualifiés d’« activistes radicaux », de « révolutionnaires salonnards » ou de « privilégiés », attisant « la haine et la violence contre les policiers ». « J’hésite entre rire jaune et l’inquiétude », réagit David Dufresne. « Désigner à la vindicte cinq personnes qui seraient anti-flics est un discours hyper-vendeur du point de vue policier. C’est, aussi, clairement, une forme d’intimidation, et la reconnaissance du travail fourni, un travail qui les gêne. »
Ces tensions entre police et journalistes ne sont pas nouvelles. Elles se réactivent à chaque fois que le climat social se tend, que des mouvements de contestation apparaissent, et que les opérations de maintien de l’ordre et les heurts avec les manifestants se font plus violents. (...)
La journée noire du 5 décembre 2019 : 24 journalistes blessés (...)
Une loi pour censurer les informations sur les violences policières ?
« Nous condamnons fermement ces violences qui constituent des atteintes à la liberté d’informer, un droit fondamental dans toute démocratie. Nous apportons notre soutien à ces femmes et ces hommes qui ont été blessé-es en faisant leur métier : informer », a réagi le collectif suite à la « journée noire » du 5 décembre. Doit-on y voir les conséquences concrètes de la hargne verbale qui se multiplie sur les réseaux sociaux de la part de certains syndicalistes policiers ?
Autre conséquence : s’il ne s’agit plus, comme en 1968, de « museler certaines radios insidieuses », ce sont les sites d’information sur Internet qui sont aujourd’hui ciblés. (...)
. Si cet amendement est pris en compte et adopté, filmer, photographier et documenter d’éventuelles violences policières et abus de pouvoir des forces de l’ordre deviendra un délit. La loi sera discutée en séance publique le 17 décembre.
La camarade avec son sac à dos rouge est une infirmière de @SudSanteSociaux qui s’est fait défoncer la gueule, une vingtaine de patates dans la gueule ... Allo @Place_Beauvau pic.twitter.com/nYlpFkhmVK
— Anasse Kazib (@AnasseKazib) January 9, 2020
