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sos Mediterranée
J’ai couru pieds nus à travers les flammes dans les décombres-
Témoignage recueilli à bord de l’Ocean Viking par MSF en août 2019. Peter, 16 ans
Article mis en ligne le 20 octobre 2019
dernière modification le 19 octobre 2019

En cette chaude journée du mois d’août 2019, un petit groupe de jeunes rescapés est rassemblé sur le pont de l’Ocean Viking. Plusieurs sont Soudanais et cette seule présence d’autres jeunes de leur pays contribue à les apaiser un instant. Epuisés à leur arrivée, les voilà qui, après avoir dormi et mangé, commencent à discuter entre eux et avec des membres de l’équipage. Ils racontent leur histoire, des récits parfois très difficiles à raconter – et à entendre.

« Lors d’une attaque contre mon village par un groupe armé, j’ai vu mon père se faire tuer devant moi. J’ai rapidement quitté le Soudan. Ma mère et mes frères vivent maintenant dans un camp de réfugiés. J’ai un frère aîné qui est allé en Libye avant moi, mais il a disparu. Je voulais venir en Europe pour trouver du travail afin d’améliorer les conditions de vie de ma famille. »

« Il a fallu sept jours pour traverser le Sahara. »

« Il a fallu sept jours pour traverser le Sahara. [Durant tout ce temps], nous n’avons eu du pain à manger que deux fois, et chaque soir nous recevions un litre d’eau à partager pour 33 personnes. J’ai vu un homme, avec qui je voyageais, tué par balle sans raison.

J’ai vécu et travaillé en Libye pendant plus d’un an. J’ai été arrêté plusieurs fois et à chaque fois j’ai dû payer pour qu’on me libère. J’ai déjà essayé de traverser [la mer] à deux reprises. J’ai été arrêté par les garde-côtes libyens la première fois, mais j’ai réussi à ne pas être renvoyé en centre de détention. Mais la deuxième fois, on m’a emmené au centre de détention de Tadjourah. C’est là que je me trouvais quand il a été bombardé. Beaucoup de personnes sont mortes. »

« J’ai réussi à m’échapper avec un groupe d’autres détenus. Vous pouvez voir les cicatrices sur mes pieds de cette nuit-là. (...)