
Afin de compenser des coupes budgétaires, un décret vient d’augmenter la participation financière des personnes sous protection juridique. Les associations s’insurgent.
Depuis l’épisode de la baisse des APL, on savait que le gouvernement n’avait aucun scrupule à piocher dans la poche des plus vulnérables pour leur faire payer l’addition de ses choix politiques. Il vient de récidiver, cette fois en s’attaquant aux ressources, souvent bien maigres, des personnes sous tutelle ou curatelle.
Un décret du 31 août 2018, en vigueur depuis le 1er septembre, revisite, en effet, les modalités de financement des mandataires chargés de la protection juridique. Avec, pour principale mesure, de demander aux personnes accompagnées, dont la moitié vit en dessous du seuil de pauvreté, de participer davantage au coût de leur protection ! Les derniers de cordée ont intérêt à se cramponner…(...)
AVEC MACRON, LA FRANCHISE DISPARAÎT
Concrètement, l’ensemble des taux de prélèvement appliqués aux personnes sous tutelle ou curatelle ont été relevés. Et, surtout, la « franchise » qui s’appliquait en dessous d’un seuil minimal a été supprimée. (...)
Cela « aura des conséquences dramatiques sur les personnes ayant de très faibles ressources », a mis en garde l’Union nationale des associations familiales (Unaf), vendredi dernier. Qui rappelle que la moitié des personnes protégées vit en dessous du seuil de pauvreté, soit 1 015 euros par mois en 2015, selon l’Insee. L’Unaf redoute des « effets néfastes sur le niveau de vie de ces personnes, qui vivent déjà dans une très grande précarité ». De leur côté, l’Unapei et les Petits Frères des pauvres ont dénoncé, dans un communiqué commun, une « réforme injuste ». « C’est une aberration humaine et économique, déplore Luc Gateau, président de l’Unapei. Le gouvernement fragilise les personnes vulnérables et leur bon accompagnement en ne donnant pas les moyens nécessaires aux professionnels d’accomplir leur mission. » D’autant que cette mesure s’ajoute à « celles de ces derniers mois qui participent d’une précarisation renforcée des personnes âgées », ajoute Alain Villez, président des Petits Frères des pauvres. À quand Macron sous tutelle ?