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« Je fais le tour du monde à vélo depuis deux ans et c’est tout simplement fantastique »
Quelque part en Amérique centrale, reportage
Article mis en ligne le 21 mai 2015
dernière modification le 13 mai 2015

Alain est parti faire le tour du monde à vélo il y a plus de deux ans et demi. Plus de trente pays plus tard et 50 000 kilomètres au compteur, il nous raconte quelques anecdotes et leçons apprises sur deux roues...

(...) Bien sûr, lorsque vous partez, de nombreuses personnes vous regardent comme un extraterrestre. Mais tout au long du voyage, vous rencontrez de plus en plus d’autres extraterrestres, à vélo, à moto, en sac à dos... et vous vous rendez compte qu’il y a finalement beaucoup plus de personnes que vous le pensiez qui sont prêtes à tout pour réaliser leurs rêves. Finalement la folie est toute relative. (...)

Ainsi lors de mes pérégrinations en Turquie, j’ai rencontré Gurkan Genk, un Turc parti à vélo pour sept ans de voyage autour du monde, sur sept continents, à l’assaut des plus hauts cols de montagnes et des plus grands déserts. Lorsque j’ai raconté par mail cette rencontre à ma famille et mes amis, ils ont finalement déclaré que je n’étais pas si fou que ça, ou du moins qu’il y avait plus fou que moi. J’ai aussitôt été voir Gurkan pour le remercier et lui raconter l’anecdote. Sa réponse était sans appel : « Les fous, ce sont ceux qui restent chez eux... » (...)

le voyage à vélo vous permet de voir que le monde est plein de personnes prêtes à vous aider et vous accueillir, même s’ils ne parlent pas la même langue que vous. J’ai passé des soirées au coin du feu en Inde, au Cambodge, en Chine, en parlant uniquement par gestes, en montrant des photos ou même en sortant un échiquier ! Ces échanges, même rudimentaires, sont la richesse du voyage, pour moi les moments les plus importants. (...)

j’ai compris que sans m’en rendre compte, je leur donnais quelque chose en échange : mon sourire, mes histoires... J’essaie dès que je peux de jouer de la flûte, gratter la guitare, faire des tours de magie, bref faire le clown pour offrir en échange un bien intangible et inestimable : des souvenirs. En bon Français, j’ai trouvé un autre moyen toujours apprécié de partager : faire la cuisine et préparer les recettes de famille. Message personnel : Maman, ta tarte à l’oignon a fait le tour du monde...

Volontaire à terre

Cet échange et cet investissement passent également par d’autres formes plus organisées. Je me suis arrêté dans plusieurs pays pour faire du volontariat (...)

Durant mon voyage j’ai ainsi aidé à replanter des arbres en Inde, ramassé des oeufs et planté des fraises en Corée, aidé dans un restaurant Vegan, récolté des graines ou construit des maisons en terre au Mexique, etc. Pour moi ce volontariat est une sorte de corollaire du voyage à vélo, c’est le même esprit d’aller à la rencontre des gens, de prendre le temps de découvrir et d’échanger.
(...)

Vélosophie

Le voyage à velo, c’est aussi une lecon de philosophie permanente. Les difficultés de la route, les galères, le temps pour penser... tout cela transforme votre parcours en un voyage initiatique, qui va vous permettre de faire le point, de mieux vous connaître, et peut-être d’acquérir un peu plus de sagesse. Car tout voyage a une dimension spirituelle. (...)

. La première leçon c’est tout simplement de profiter de l’instant présent, sans penser aux problèmes futurs ou passés. Inutile de trop s’inquiéter des difficultés à venir. Il sera toujours temps de les affronter quand elles surviendront. D’ailleurs comme le disait un autre voyageur rencontré sur le chemin : « Il n’y a pas de difficultés sur le chemin, il n’y a que des aventures, qu’il faut surmonter avec ingéniosité et que l’on pourra ensuite raconter ».

Le voyage vous apprend justement à être optimiste, à voir que la plupart du temps, vous trouvez toujours une solution, même dans les situations les plus noires. Et vous apprenez aussi que les échecs, les accidents, les déceptions, vont vous amener à emprunter d’autres routes que vous n’auriez pas explorées et qui vont vous apporter beaucoup plus que vous ne l’attendiez. Et si le voyage à vélo se passait sans encombre, ce serait d’un ennui mortel... (...)