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« Je suis “bankable” » : Eugénie Bastié consacre elle-même sa consécration médiatique
Article mis en ligne le 1er août 2020
dernière modification le 31 juillet 2020

Eugénie Bastié, qui se présente sur Twitter comme « journaliste au Figaro et agitatrice à la revue Limite », fait désormais partie du paysage éditocratique des « grands médias » français. Chroniqueuse dans l’émission de France 2 « AcTualiTy », invitée de l’émission de débat de Franceinfo, « Les Informés », la très droitière Eugénie Bastié, qui s’était notamment fait connaître après un vif échange avec Jacques Attali lors de l’émission « Ce soir ou jamais » [1], a gravi les échelons de l’éditocratie à une vitesse remarquable, grâce notamment à la toute aussi remarquable couverture de la sortie de son premier livre au printemps dernier. Retour sur un « phénomène médiatique » (...)

La parution en avril 2016 du premier livre de la journaliste du Figaro Eugénie Bastié [2] qui, notons-le, a beaucoup d’estime pour Bastié Eugénie (« Je suis jeune, je suis une fille, je sais que je suis “bankable” ») a donné lieu à une intense réception en de nombreux points de l’espace médiatique, réception dont l’analyse permet d’observer sur une très courte période, du 7 avril au 25 mai 2016, les conditions et modalités de l’immaculée conception (en d’autres termes, l’émergence) d’une éditocrate (...)

La parution en avril 2016 du premier livre de la journaliste du Figaro Eugénie Bastié [2] qui, notons-le, a beaucoup d’estime pour Bastié Eugénie (« Je suis jeune, je suis une fille, je sais que je suis “bankable” ») a donné lieu à une intense réception en de nombreux points de l’espace médiatique, réception dont l’analyse permet d’observer sur une très courte période, du 7 avril au 25 mai 2016, les conditions et modalités de l’immaculée conception (en d’autres termes, l’émergence) d’une éditocrate (...)

Utilisant la bonne vieille recette éditocratique consistant à faire dire n’importe quoi à son adversaire pour mieux le pourfendre, Eugénie Bastié s’y propose de terrasser le « néoféminisme contemporain » [4] – les amateurs pourront se reporter au « dossier » de Causeur consacré à « La terreur féministe » auquel a participé… Eugénie Bastié. (...)

L’ouvrage de cette dernière va connaître une campagne éclair de promotion/réception digne de celles réservées aux « chefs-d’œuvre » des plus chevronnés des éditocrates : en moins de deux mois Eugénie Bastié sera interviewée à 15 reprises et son livre fera l’objet de neuf articles louangeurs et de sept recensions plus ou moins critiques.

Eugénie Bastié (invitée quasiment) partout

(...)

Des critiques qui servent (involontairement) de marche-pied à Eugénie Bastié

Il arrive que certains livres d’éditocrates fassent l’objet de « marginalissimes » analyses critiques ou hostiles. En ce qui concerne le livre d’Eugénie Bastié, le nombre de recensions dénuées de complaisance est « anormalement » élevé, ce qui, en attirant l’attention inséparablement sur le livre et son auteure, a pour effet de participer à l’installation de cette dernière dans le cercle des incontournables médiatiques (le CIM).
(...)

Et nous pouvons nous demander, avec tristesse, si notre article ne contribue pas aussi à la « consécration » d’Eugénie Bastié…

En marche vers l’éditocratie ?

Pour devenir éditocrate, un journaliste doit avoir un ego démesuré, et, comme nous l’avons vu, Eugénie Bastié en déclarant « Je suis jeune, je suis une fille, je sais que je suis “bankable” » remplit avec aplomb cette condition.
Mais une seconde condition doit être satisfaite : être invité dans les médias non pas pour s’exprimer sur un sujet sur lequel l’éditocrate a (ou est supposé avoir) une compétence spécifique mais simplement pour donner son opinion.
(...)

« Chroniqueuse », mais surtout « polémiqueuse », pour que ça « clashe » et que ça « buzze » : tel est le rôle qui lui est assigné et qu’elle endosse bien volontiers. Elle occupe ainsi une position très comparable à celle d’Éric Zemmour [8] et, pour demeurer « bankable », n’hésite pas à avoir elle aussi recours à l’outrance. Aucun doute, Eugénie Bastié a de l’avenir : ainsi va la vie des « grands médias » et de l’éditocratie. (...)